Harry, un ami qui vous veut du bien

Avec comme Césars du cinéma en 2001 : le César du meilleur réalisateur, le césar du meilleur acteur, le césar du meilleur montage, et le césar du meilleur son, "Harry, un ami qui vous veut du bien" devait obligatoirement donner un spectacle incroyable. Ahh, on me dit dans l'oreillette que j'ai fais plusieurs répétitions du mot "César", au contraire, plus il est présent mieux c'est ais-je envie de dire ! Plongé dans un mal-être certain, le spectateur se laisse hanté par la présence malsaine et étrange de Harry. Un personnage mystérieux malgré sa générosité qui n'a pas d'égal, et son sens du service hors du commun. Il arrive à charmer les foules avec son petit accent, mais n'arrive pas pour autant à inspirer confiance à quiconque le croise ( sauf sa fiancée Prune évidemment, qui finira par le regretter au final... ) Sergi Lopez s'est parfaitement adapté dans la peau de son personnage, et arrive avec talent à rendre le spectateur mal à l'aise. On se croirait presque dans le "Shining" de Stanley Kubrick. Pour Michel, voila des années et des années qu'il n'a pas vu Harry, au point où il ne le reconnaît même plus, mais de son côté, Harry, lui n'a vraiment pas oublié Michel, loin de là cette idée, il se trouve qu'il connaît par coeur certains des poèmes que ce dernier à écrit jadis. Impressionné, Michel porte davantage son attention sur les propos de son nouvel ami. Cependant, voilà bien des années que les deux hommes ne se sont plus donnés de nouvelles, alors qu'en est-il devenu de leur personnalité ? Pour Harry, pas trop de surprise, il retrouve son camarade presque comme avant, simple, et imaginatif qui ne va plus au bout des choses. Michel lui, verra bien assez vite ce qu'est devenu Harry. Il le verra bien vite, oui, mais également trop tard... Suspens et rideau baissé, la suite, c'est à vous de la deviner. Soulignons juste le plaisir qu'a du prendre le réalisateur Dominik Moll pour voir les spectateurs stressés et tendus comme des stri... hum euh, nous allons nous arrêter à stressés je pense, durant presque 2H. De quoi devenir cinglé !

Un suspence halletant durant tout le film porté par Sergi Lopez au sommet de son art. A voir pour son coté très «hitchcokien».