Titre VO : Seppuku
Un film de Masaki Kobayashi avec Tatsuya Nakadai , Akira Ishihama , Yoshio Inaba , Rentaro Mikuni , Tetsuro Tanba (Tetsuro Tamba)
Genre : drame - Durée : 2h15 - Année de production : 1962
Date de sortie cinéma : 24 Juillet 1963
Pendant l'Ere Edo, Hanshiro Tsugomo, samourai sans maitre, rend visite au clan Iyi dans l'intention de se faire hara-kiri chez eux. Le chef du clan lui demande d'expliquer les raisons d'une decision aussi grave : commence alors un fascinant recit ou se melent honneur trahison et vengeance...
Pour quiconque s'est penché de près ou de loin sur l'éthique samouraï (décalque avoué de l'ouvrage de Mishima, livre fondateur sur la question), le hara-kiri n'est pas un mystère. Pour les néophytes en revanche, il peut être utile de préciser en quoi il consiste : un suicide rituel qu'accomplit un samouraï pour sauver son honneur, et qui consiste bon an mal an à s'enfoncer son sabre dans le buffet en effectuant une jolie calligraphie de croix. Vous l'aurez compris, le hara-kiri (également appelé "seppuku") n'a de rapport que très lointain avec la planète des bisounours.
Cette brève introduction nous emmène donc chez Kobayashi (primé à Cannes pour ce film), qui suit le parcours d'un ronin bien décidé à se trucider dans le jardin d'un riche clan. Comment en est-il arrivé à prendre cette décision ? Pourquoi cherche-t-on à l'en dissuader ? Et cette histoire tragique d'un jeune ronin obligé de se faire hara-kiri avec un sabre en bois, est-elle bien vraie ?
Il y a dans le cinéma de Kobayashi une réelle correspondance avec ce qu'a pu faire au même moment Bergman (!). Hélas, et malgré ses qualités évidentes (plans impressionnants, final étourdissant), "Hara-Kiri" ne prend pas aux tripes (du moins, pas aux nôtres...). Voici un film qui n'ose pas avouer ce qu'il a dans le ventre, la faute à des acteurs bien didactiques (premiers prix de récitation au concours de poésie laborieuse de Fukusaku) et à un scénario brillant mais complètement lénifiant en son centre... Comprenez que de la 30ème à la 100ème minute, il va vous falloir développer des trésors d'imagination pour garder l'oeil ouvert.
Viscéral, ouvert à la cruauté, le cinéma de Kobayashi ne se laisse pas facilement apprivoiser. Ici, il est livré sans clés ni mode d'emploi. Le résultat est incontestablement grandiose... Par séquences. Ni un bide ni de quoi gonfler le ventre : une oeuvre raisonnable, difficilement rythmée, et qui aurait gagné à moins se regarder le nombril. Un coup de sabre dans l'eau mais avec de jolies éclaboussures...
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