Titre VO : Half Nelson
Un film de Ryan Fleck avec Ryan Gosling , Jeff Lima , Nathan Corbett , Anthony Mackie , Thaddeus Daniels
Genre : drame - Durée : 1h46 - Année de production : 2006
Date de sortie cinéma : 18 Juillet 2007
Distributeur :
Aimé de sa famille et populaire dans son école, Nick Powell est un adolescent heureux. Jusqu'au soir où des délinquants viennent l'agresser en pleine forêt. Le lendemain matin, il a beau être là , c'est comme si tout le monde l'ignorait et faisait semblant de ne pas le voir. Il comprend qu'il est devenu un fantôme, maintenu entre la vie et la mort. Il doit alors rapidement résoudre le mystère de sa mort avant de mourir définitivement. Et la seule personne qui peut l'aider est la fille responsable de son agression...
Loin de faire l'unanimité auprès de la critique et des spéctateurs eux-mêmes, Half Nelson est pourtant un film singulier, juste et sensible qui aurait mérité une plus grande attention. Half Nelson aurait pu être un banal film de société sur la dure vie d'un professeur qui tente de faire son métier dans une zone difficile, à la façon d'un gangsters paradise. Or, le propos du film est tout autre. Ryan Fleck ne montre jamais de scènes d'agressions ni de tensions entre le professeur et ses élèves. Bien au contraire, il montre un professeur apprécié de ses élèves et dont le seul but existentiel est d'apporter son savoir à ces enfants. Là encore, le jeune réalisateur ne tombe pas non plus dans le cliché inverse qui consisterait à nous dépeindre une sorte de défi éducatif à l'américaine. Le film se concentre, en réalité, sur les peurs et les frustrations du héros. On assiste à un véritable combat intérieur, contre ses pulsions autodestructrices et sa dépendance à la drogue. Sa relation ambigüe avec l'une de ses élèves ne souffre pas non plus des clichés habituels sur les histoires d'amour entre enseignant et élève. Tout est complexe et trouble. Le rythme y est lent et contemplatif. Quant aux acteurs, ils sont absolument epoustouflants. Ryan Gosling trouve ici l'un de ses plus grands rôles. Un beau film enigmatique, qui restera certainement incompris mais gageons que son réalisateur se fera un nom avec le temps.
Qu'importe que Half Nelson soit un film un peu trop Sundance, c'est-à -dire indépendant et fier de l'être, exhibant son manque de moyens comme une qualité essentielle : parfois, une histoire simple et un grand acteur suffisent à donner de très bons films. Half Nelson est de ceux-là , orchestrant la rencontre entre un jeune prof doué mais toxicomane et une jeune élève un brin rebelle et en passe de mal tourner. Cela ne tournera ni à la glauquerie la plus totale, ni à la sauce hollywoodienne dégoulinante du genre Esprits rebelles meets Les choristes. Le film de Ryan Fleck est d'abord une affaire de personnages : beaux, francs, massifs, ils sont tellement bien écrit qu'on se serait presque contenté de les voir taper la discute pendant une heure et demie. Ç'aurait été trop facile pour ce jeune auteur ambitieux. Toxicomanie, misère sociale, poids de l'échec scolaire : ça fait beaucoup de sujets délicats pour un seul et même film, et pourtant Fleck jongle avec ces thèmes comme si rien n'était plus simple. On pourrait lui reprocher de ne faire qu'effleurer les sujets de façon à paraître artificiellement digne et mesuré ; pourtant, le style Fleck s'apparente davantage à de la délicatesse réfléchie et déterminée. Il y a tout de même des maladresses dans Half Nelson, notamment ces séquences revenant à intervalles réguliers et dans lesquelles les élèves du prof Dunn (Ryan Gosling) exposent face caméra (images d'archives à l'appui) des évènements historiques ayant trait à l'exclusion, la confrontation, la domination. Un peu lourd pour un film qui, le reste du temps, sait se faire discret et observateur. De toute façon, Half Nelson ne serait sans doute rien sans Ryan Gosling, le grand acteur qui monte, capable de faire vivre n'importe quel rôle avec une aisance proprement hallucinante. Pas étonnant qu'il ait été nommé à l'Oscar pour ce rôle : il passe de la nonchalance la plus totale à une profonde gravité en un clin d'oeil, faisant passer comme une lettre à la Poste l'ambivalence d'un personnage certes bien écrit mais toujours difficile à défendre. Face à lui, la jeune Shareeka Epps est une petite rebelle fort méritante, parvenant quasiment à équilibrer ce duo de fortes têtes, la grosse réussite de ce film parfaitement indépendant - à défaut d'être parfait tout court.
Fan de Cinéma est enregistré à la C.N.I.L. sous le n° 1143859 - Copyright © 2005-2023 LS Project Tous droits réservés. Scruteweb - community management. Voyance sérieuse .