Titre VO : Green Lantern
Un film de Martin Campbell avec Ryan Reynolds , Peter Sarsgaard , Mark Strong , Temuera Morrison , Jon Tenney
Genre : action - Durée : 1h54 - Année de production : 2011
Date de sortie cinéma : 10 Août 2011
Distributeur :
Dans un univers aussi vaste que mystérieux, une force aussi petite que puissante est en place depuis des siècles : des protecteurs de la paix et de la justice appelés Green Lantern Corps, une confrérie de guerriers qui a juré de maintenir l'ordre intergalactique, et dont chaque membre porte un anneau lui conférant des super-pouvoirs. Mais quand un ennemi du nom de Parallax menace de rompre l'équilibre entre les forces de l'univers, leur destin et celui de la Terre repose sur leur dernière recrue, le premier humain jamais choisi : Hal Jordan.Hal est un pilote d'essai talentueux et imprudent, mais les Green Lanterns ont un peu de respect pour les humains, qui n'ont jamais exploité les pouvoirs infinis de l'anneau auparavant. Hal est clairement la pièce manquante du puzzle et il possède, en plus de sa détermination et de sa volonté, une chose qu'aucun des autres membres n'a jamais eu : son humanité. Soutenu par son amour d'enfance, le pilote Carol Ferris, Hal doit rapidement maîtriser ses nouveaux pouvoirs et vaincre ses peur, pour prouver qu'il n'est pas que la clé pour vaincre Parallax mais peut-être le plus grand Green Lantern de tous les temps.
Il paraitrait que Martin Campbell a redonné un nouveau souffle en 2006 au mythe James Bond. Il se murmure également qu’il y a une vingtaine d’année Tim Robbins a été un excellent acteur, allant jusqu’à rafler un prix d’interprétation à Cannes et un Golden Globe pour son rôle dans The Player. Même Ryan Reynolds, éphémère mari de Scarlett Johansson, et Peter Sarsgaard avaient été salué pour leur interprétation l’an dernier dans Buried et Une éducation. Que s’est il donc passé pour que cette super production à 150 M$ de budget (ah oui quand même) se transforme en un tel nanar cosmique ? La faute à des effets spéciaux particulièrement cheaps et moches – Warner a du rallonger 10M$ deux mois avant la sortie du film tant le résultat obtenu laissait à désirer ? Mark Strong, peu connu pour sa subtilité de jeu, a-t-il contaminé toute l’équipe artistique par sa simple présence au générique ? Les scénaristes ont-ils volontairement plombé leur script avec un humour bien pourri et des explications de texte lourdingues pour enfants particulièrement lents ? Peu importe la réponse, le résultat est là : à vouloir surfer sur la vague des super-héros (précision, Green Lantern est issu de l’écurie DC Comis et pas de la bande Marvel), Warner s’est bien pris les pieds dans le tapis avec ce qui ressemble plus à mauvaise blague qu’à un réel blockbuster estival. Et dire que les noms de Quentin Tarantino ou Zack Snyder avait été évoqués pour le réaliser !
On le sait : sans vrai méchant particulièrement retors, point de salut. Surtout ici avec un super héros bien banal et très benêt. Alors, oui, la belle petite gueule et le corps sculptural de Ryan Reynolds (qui a bien retenu la règle essentielle du jeu d’acteur selon Matthew McConaughey : toujours se mettre torse nu dans ses films) en fera surement fantasmer plus d’une mais son jeu caricatural et très premier degré empêche de donner une véritable dimension héroïque à son Hal Jordan. Face à lui se dressent Parallax, indescriptible créature tentaculaire pas bien effrayante, et son avatar humain, le docteur Hammond, freak no-life jusqu’au bout des ongles (et de son bulbe crânien qui va se mettre à gonfler) et amoureux fou de Carol Ferris (c’est vrai qu’elle est pas mal la potiche de service, Blake Lively) qui, elle, en pince, évidemment, pour Hal Jordan. Deux méchants pour le prix d’un certes mais qui manquent cruellement de charisme et de pouvoir de nuisance.
Deux scènes suffisent en réalité à illustrer l’ampleur de la mascarade. La première, l’introduction avec voix-off qui présente les enjeux, donne une indication claire du calvaire visuel que va devoir supporter le spectateur (surtout les allergiques du vert !) avec une 3D – comme presque toujours – inutile. La seconde est la grande scène de destruction lors d’une réception : les Green Lanterns peuvent en effet créer n’importe quel objet avec le pouvoir de l’anneau et leur imagination. Et c’est là que l’on voit la limite presque aberrante de la créativité des concepteurs du film qui font crée à Hal Jordan un spectacle tout droit sorti d’une fête foraine qui ne pourra amuser que les plus jeunes spectateurs. La morale (la volonté vaut mieux que la peur même si l’on doit accepter la part de peur présente en chacun de nous – que c’est beau !) rabâchée tout au long du film est du même acabit : pas forcément idiote mais assénée avec une telle emphase que cela en devient contre-productif. Seule note plutôt maline du film : jouer avec ironie sur les codes vestimentaires des super-héros qui grâce à un simple costume et un masque deviendrait méconnaissable aux yeux de tous. Point de ça ici, Carol Ferris reconnait immédiatement Hal Jordan malgré son déguisement – et cela donne l’unique scène un peu rigolote du film, c’est bien peu !
Et que dire de la fin qui laisse plus que grande ouverte la porte à la naissance potentielle d’une franchise. Heureusement, les chiffres décevants du box office américain devraient probablement faire réfléchir à deux fois la Warner avant de se lancer dans une telle aventure. Et si la Green Lantern venait à s’éteindre après un seul film, pas sur que beaucoup s’en plaignent.
Emmanuel Pujol
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