Ultimate Game

Ultimate Game, le nanar ultime

Tout prédisposait à attendre impatiemment cet Ultimate Game : un pitch alléchant que Philip K. Dick ou Stephen King n’auraient sans doute pas renié, des acteurs confirmés – notamment Michael C. Hall qu’on était impatient de découvrir sorti de Dexter – et un duo de réalisateurs punks et bien barrés et connus depuis Hyper Tension pour oser tous les délires visuels possibles et imaginables.

Résultat ? Un film désagréable, décousu, laid, mal foutu et épuisant. Rien que ça… Mais reprenons au début : Ultimate Game, c’est l’extension de The Running Man à la génération Internet, c’est le développement à l’extrême des Sims. En effet, dans un futur proche, la technologie permet aux joueurs de jeux vidéo de contrôler de vrais humains, en chair et en os. Le dernier jeu qui fait fureur est Slayers qui permet de prendre en main des condamnés à mort et de les faire s’entretuer. Rien à dire, le scénario pouvait donner lieu à un film de science-fiction passionnant et prenant.

Las, l’histoire est traitée avec une désinvolture coupable – la conclusion est pathétique, le combat final est un anti-climax risible- par les deux réalisateurs uniquement intéressés par les explosions pyrotechniques excessives et les montages épileptiques de scènes d’action illisibles. Rajoutez par-dessus du hard rock assourdissant et c’est la migraine assurée. Sans oublier, qu’après Cyprien (vous ne voyez pas le rapport, attendez, ca arrive), ce film est une deuxième insulte à la face de la communauté geek représentée ici par un obèse pervers nu et par un gosse de riche limite autiste. Ca fait toujours plaisir !

Vraiment pas grand-chose à sauver de ce film dans lequel on est presque surpris de ne pas retrouver Christophe Lambert au casting tant c’est le genre de projet qu’il affectionnait il y a à peine quelques années. C’est Gerard Butler qui a donc l’ « honneur » d’être actuellement à l’affiche d’une mauvaise comédie romantique et d’un exécrable film d’action, belle performance en termes de choix de carrière !

Emmanuel Pujol

NDLR : La question reste entière sur le pourquoi du comment ce film s’est retrouvé au festival de Deauville. Certes, il faut son lot de blockbuster en avant-première mais tout de même, on peut en trouver d’autres de bien meilleures qualités. D’autant plus incompréhensible que le film sort en France le 9 septembre soit dès le lendemain de sa présentation au Festival où il n’a bénéficié, un comble, de la présence d’aucun de ses auteurs ou acteurs… Etrange programmation.