French Connection

A sa sortie en 1972 « French Connection » révolutionna le monde du polar. En effet, le réalisateur William Friedkin, à qui on doit notamment « L’Exorciste », a voulu coller à tout prix à la réalité quotidienne vécue par les forces de l’ordre chargées des investigations les plus difficiles. Ici, rien n’est ni tout à fait blanc ni tout à fait noir, à l’image du détective Popeye Doyle incarné par un Gene Hackman. Le comédien est littéralement transcendé dans la peau d’un policier grossier, vulgaire et raciste qui se moque bien de la loi dès lors qu’elle va à l’encontre de ses motivations personnelles ou professionnelles. L’enquête qui sert de trame narrative à « French Connection » est basée sur une authentique affaire de trafic de drogue ; elle permet ainsi à Friedkin de proposer une œuvre filmée de manière quasi documentaire, un parti pris artistique qui tranche nettement avec l’esprit propret et politiquement correct des polars américains d’alors. La volonté de crédibilité et de réalisme se retrouve jusque dans l’incroyable course-poursuite entre une voiture et le métro de New-York, séquence brute de décoffrage absolument mémorable qui a fait la renommée du long-métrage. Acclamé par le public et salué par la presse spécialisée du monde entier, le succès de « French Connection » appela une suite inévitable. Une œuvre courageuse qui devint immédiatement culte de par la moralité très discutable de son héros et du fait de son récit retranscrit sans artifices cinématographiques spectaculaires.