French connection II

Le succès de « French Connection » appelait bien évidemment une suite. Pour cela, le cinéaste John Frankenheimer fait traverser l’Atlantique au redoutable Popeye Doyle pour le faire débarquer dans la cité phocéenne. Toujours aussi incontrôlable, ce dernier doit collaborer avec la police locale en servant plus ou moins ouvertement d’appât dans le but de capturer Charnier, le trafiquant de drogue qui n’avait pu être arrêté dans le premier opus. Avec toutefois un peu moins de réussite que pour l’œuvre culte originelle, a réalisation se veut une nouvelle fois un mélange entre le film d’action et le documentaire d’investigation. L’intérêt du film réside surtout dans la prestation époustouflante d’un Gene Hackman une nouvelle fois très crédible dans le costume de ce flic raciste, violent, imbu de sa personne et intensément détestable mais qui reste fascinant pour sa détermination. Il se révèle notamment incroyablement juste lors d’une désintoxication forcée qui enchaîne les scènes difficiles. Malheureusement, chose étrange pour un polar d’action, le gros défaut de « French connection II » se situe dans un rythme particulièrement avare en action. Le début est en effet monotone et ennuyeux, décrivant le comportement macho ou professionnellement irresponsable de Popeye. Par ailleurs, on pourra regretter que les scènes du rapt et de la désintoxication s’éternisent d’une manière certes réaliste mais qui allonge encore un peu plus un scénario cousu de fil blanc. Ce n’est que lors d’un dénouement haletant où Frankenheimer multiplie fusillades et courses-poursuites que « French connection II » prend enfin son envol…