Titre VO : Fair Game
Un film de Doug Liman avec Sean Penn , Bruce McGill , Michael Kelly , Ty Burrell , David Denman
Genre : thriller - Durée : 1h46 - Année de production : 2010
Date de sortie cinéma : 03 Novembre 2010
Distributeur :
Valerie Plame, agent de la CIA au département chargé de la non-prolifération des armes, dirige secrètement une enquête sur l'existence potentielle d'armes de destruction massive en Iraq.
Son mari, le diplomate Joe Wilson, se voit confier la mission d'apporter les preuves d'une supposée vente d'uranium enrichi en provenance du Niger. Mais lorsque l'administration Bush ignore ses conclusions pour justifier le déclenchement de la guerre, Joe Wilson réagit via un éditorial dans le New York Times déclenchant ainsi la polémique. Peu après, la véritable identité de Valerie Plame est révélée par un célèbre journaliste de Washington.
Avec sa couverture réduite à néant et ses contacts à l'étranger en danger de mort, Valerie voit s'effondrer sa carrière et sa vie privée.
Après des années au service du gouvernement américain, elle va devoir maintenant se battre pour sauver sa réputation, sa carrière et sa famille.
A moins que vous ne viviez dans une grotte en Afghanistan (et encore, c’est un mauvais exemple, même les talibans doivent savoir ça !) depuis un septennat, vous n’ignorez pas que George W. Bush – le vilain - a menti sur la présence d’armes de destruction massive en Irak. A la rigueur, seuls quelques irréductibles fanas de Fox News peuvent prétendre le contraire. Et si vous êtes un tant soit peu fan de cinéma – vous devez l’être puisque vous êtes sur ce site fort bien nommé ! – vous avez déjà du remarquer qu’ Hollywood s’est attaqué à ce sujet depuis déjà quelque temps, le dernier exemple en date étant le Green Zone de Paul Greengrass au printemps dernier. Coïncidence amusante, c’est le même Paul Greengrass qui avait succédé à Doug Liman, réalisateur de Fair Game (précision pour ceux qui ne suivraient pas, on ne sait jamais), aux commandes de la trilogie Bourne après La mémoire dans la peau.
A ce point-là de la critique, vous vous dites (presque déçu, ne le niez pas) que non, Fair Game n’est pas un remake du nanar d’Andrew Sipes pour ce qui restera la seule – ouf ! - expérience d’actrice de Cindy Crawford. Le Fair Game 2010 est un thriller politique tirée d’une histoire vraie comme en raffolent tant les américains et dont le personnage central, Valerie Plame (Naomi Watts, très bien mais quand ne l’est elle pas ?) est une publicité vivante pour le recrutement de la CIA. Aussi brillante que sexy, elle ment à ses proches depuis des années, se faisant passer pour une consultante énergétique alors qu’elle est une James Bond en jupon, écumant le Moyen-Orient afin de trouver des informateurs fiables. Sa carrière s’arrêtera brutalement le 13 juillet 2003 quand à la suite d’un article à charge contre l’administration Bush publié par son diplomate de mari, un (vilain !) collaborateur de Dick Cheney, Lewis Libby – un vrai nom de méchant, du genre à qui on ne peut vraiment pas faire confiance… - décide de faire sauter sa couverture en laissant sciemment fuiter son identité dans la presse.
Voilà , voilà . Vous savez tout du film. C’est tout ? Ben oui c’est tout ! L’histoire de cette femme est pourtant édifiante mais le film sent trop le réchauffé pour véritablement passionner. Il donne une impression de déjà -vu sans en plus jamais arriver à la cheville des classiques d’un genre très prisé dans les années 70 mais dont les Américains semblent avoir perdu la recette, le thriller politique. La faute aussi à un Doug Liman décidément très paresseux et dont la caméra manque et d’ampleur et de peps. Mais que pouvait-on véritablement attendre d’un réalisateur plutôt habitué au pur (et passablement mauvais) pop corn movies comme Mr & Mrs Smith and Jumper (exemple parfait du film au pitch plutôt sympa mais au traitement complètement raté). Même Sean Penn a l’air de s’ennuyer, semblant s’être engagé dans les projets plus à des fins politiques – il ne rate pas une occasion de taper sur l’administration Bush et ses mensonges – que pour de réelles raisons artistiques. Le pan le plus intéressant du film est le combat de ces deux êtres contre la férocité des médias américains qui les présentent comme des traitres, injustement jetés en pâture à la vindicte populaire. Ce faisant, c’est l’équilibre même de ce couple qui s’en trouvera menacée. Quand le film se recentre sur l’intime et la cellule familiale, il devient enfin un peu plus touchant et prenant. Fair Game n’est pas nul, il est juste insipide et plat.
Au moins, Fair Game parvient-il à ses fins avec à une démonstration à la limite de l’absurde assez amusante : il n'y pas grand-chose de plus à voir à l’écran que de menace nucléaire en Irak. Pour ceux qui ne le savaient pas, ca sera toujours ça de pris. Pour les autres, heureusement, il y a d’autres films qui sortent en salles ce mercredi !
Emmanuel Pujol
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