Et au milieu coule une rivière

Particulièrement esthétique, ce film nous fait aimer la pêche à la mouche. Oui, cela peut étonner, et pourtant... On est littéralement fasciné! Les acteurs jouent vrai dans une simplicité reposante. Au travers de cette passion de la pêche, ce sont les valeurs essentielles que ce film nous rappelle par métaphores. Difficile de ne pas aimer tant les qualités sont grandes, qu'il s'agisse des sublimes décors, du scénario ou du jeu des acteurs. Vous ne regretterez ce moment passé devant ce film!

Et au milieu coule une rivière évoque de façon calme et touchante l’attachement inconditionnel qu’on peut porter à ses racines, à sa terre d’attache, à sa famille… à toutes ces choses qui nous forgent et qui sont ici cristallisées sous la forme d’une rivière. Redford évite avec grâce la mièvrerie bucolique en s’attachant autant aux personnages qu’aux splendides paysages du Montana. Toujours avec quiétude et avec la même simplicité que celle avec laquelle il nous parle de l’amour de la terre, il évoque l’amour paternel, filial et fraternel. Malgré quelques facilités d’écritures (le père aimant qui se cache derrière une morale rigoriste ou la fin un peu too much pour être recevable), c’est une très belle vision de l’acceptation de l’autre qui est déployée partout dans ce film. Il y a aussi les errements de chacun, les départs, les retours, les joies, les peines, et les doutes suggérés ou ostensiblement montrés. Mais cela n’est jamais fait de façon violente. C’est un film terriblement doux. Les 2 frères (brillamment interprétés par Brad Pitt en jeune premier un peu romantique et délicatement tourmenté et Craig Sheffer en aîné exemplaire mais dont on ne voudrait pas avoir la vie un peu vide et trop lisse) se regardent avec tendresse, perplexité et quelquechose qui ressemble à de l’envie mutuelle. Rarement film m’a semblé aussi paisible. C’est bien. C’est reposant. Ca donne envie d’aimer la pêche, le silence et son frangin...