Titre VO : Leap Year
Un film de Anand Tucker avec Matthew Goode , Adam Scott , John Lithgow , Noel O'Donovan , Tony Rohr
Genre : comédie - Durée : 1h35 - Année de production : 2010
Date de sortie cinéma : 11 Août 2010
Distributeur :
Anna décide de demander son petit-ami, Jeremy en mariage lors d'un voyage à Dublin. La tradition irlandaise veut que si une femme demande son petit-ami en mariage le 29 février, il sera obligé de dire oui. A cause du mauvais temps, Anna atterit dans une petite auberge du Pays-de-Galle et avec l'aide de Declan, l'aubergiste, il vont retourner en Irlande...
Que penser d’un film à propos duquel son acteur principal, Matthew Goode, déclare qu’il est pompeux et ampoulé ajoutant: « Je sais que beaucoup de gens vont dire qu’il s’agit du pire film de 2010. Mais si j’ai accepté ce projet, ce n’est certainement pas pour le scénario mais parce que le lieu de tournage me permettait de rentrer chez moi le week-end» Et pour conclure, il ajoute « Oui, c’est du mauvais travail. Mais, vous savez, je me suis bien amusé quand même et j’ai été payé ». Ambiance, ambiance…
Le résultat est-il aussi catastrophique que l’ami Matthew le prétend ? Probablement pas, le film n’est après tout qu’une n-ième et totalement inoffensive comédie romantique comme il en sort des dizaines par an, sans originalité et sans âme dont on connait la fin dès la première seconde du générique. L’histoire s’appuie sur une tradition irlandaise qui « autorise » les femmes à demander leurs fiancés en mariage chaque 29 février (d’où le titre original du film, Leap Year qui signifie année bissextile). Évidemment, les personnages sont des caricatures sur patte : Anna, l’héroïne issue de la bonne société bostonienne (grosse prise de risque des scénaristes sur le coup qui ont « osé » ne pas choisir New-York comme point d’attache de la working-girl… sauf qu’au final, Boston ou New-York, c’est bonnet blanc et blanc bonnet, le seul élément de Boston important du film étant un immeuble cossu que rêve d’habiter Anna, immeuble qui n’aurait pas dépareillé dans l’Upper East Side) et à qui il ne manque qu’une chose pour être tout à fait comblée par la vie, que son petit ami (aussi gentil et brillant qu’insipide et fade dans la grande mode actuelle des romcom avec boyfriend bien sous tout rapport mais manquant terriblement de fantaisie) la demande en mariage et Declan, le bourru mais séduisant tenancier de bar irlandais qui va – désolé pour le suspens évidemment inexistant – faire chavirer le cœur citadin et superficiel d’Anna.
Gags lourdingues (comme tout le monde le sait, les villageois irlandais sont des bouseux qui ne connaissent rien au monde et quand Anna stresse pour sa valise Louis Vuitton, Declan qui n’a jamais entendu parler de cette marque pense décidément que ces citadins sont fous de donner des noms à leurs bagages, ah ah ah, c’est hilarant, non comme running gag? Non ? Ah Ok, pardon !), situations téléphonées (ah tiens si on allait visiter les ruines d’un château fort alors que j’attends le seul train de la journée qui doit me ramener à Dublin vers mon fiancé et que de gros noirs nuages menacent ! Flute alors, on a loupé le train et on est bloqués ensemble sous l’orage, incroyable malchance…), bande-annonce qui résume absolument tout le film (au moins, ça vous évitera peut être d’aller voir le film : au lieu d’1h35 minutes, contentez-vous des 1m35secondes de BA), Donne-moi ta main est un échantillon de la romcom lambda en terrain parfaitement balisé. Pire encore, son idéologie sur le mariage comme seul et unique source de bonheur conjugal sent dangereusement le renfermé rétrograde d’autant plus que le scénario avait une chance unique de justement ne pas s’enferrer dans ce discours ultra traditionnaliste mais la rate et s’effondre lamentablement dans une dernière séquence particulièrement risible avec couché de soleil romantique et musique sirupeuse réglementaires.
Ce qui permet toutefois d’éviter le naufrage complet, au-delà du savoir-faire habituel qui permet au film d’avoir un rythme et une énergie pas si désagréables, c’est l’entrain et le bagout d’Amy Adams qui parvient à rendre Anna pourtant parfaitement tête-à -claques sympathique et attachante (on ne dira rien sur Matthew Goode à l’accent irlandais terriblement accentué et que l’on sent complètement désintéressé de qui l’entoure) mais surtout, surtout, les fabuleux paysages irlandais. Le film est une excellente publicité pour l’office du tourisme d’Irlande car il donne une furieuse envie de prendre le premier avion pour Dublin, de louer une voiture et d’aller se perdre dans les paysages verdoyants et magiques du Connemara ou des iles d’Aran. C’est déjà ca !
Emmanuel Pujol
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