Titre VO : Déjà Vu
Un film de Tony Scott avec Denzel Washington , Jim Caviezel , Val Kilmer , Adam Goldberg , Bruce Greenwood
Genre : policier - Durée : 2h10 - Année de production : 2006
Date de sortie cinéma : 13 Décembre 2006
Distributeur :
DEJA-VU n. m.inv. : impression intense d'avoir déjà vécu la situation actuelle dans le passé, avec la même tonalité affective.
Tout le monde a déjà ressenti une sensation de « déjà vu » - ce flash si particulier qui vous donne l'impression d'avoir déjà vécu une situation. Mais qu'en serait-il si ces sentiments étaient des avertissements du passé ou des indices sur votre avenir ?
Alors qu'il enquête sur l'explosion d'une bombe sur un ferry à la Nouvelle Orléans, l'agent Doug Carlin (Denzel Washington) se voit enrôlé au sein d'une nouvelle cellule du FBI ayant accès à un appareil gouvernemental top secret permettant d'ouvrir une “fenêtre sur le temps”, et ainsi essayer de retrouver les preuves nécessaires à l'arrestation d'importants criminels. Plus précisément, cette fenêtre permet d'observer des évènements dans le passé s'étant déroulés quatre jours, six heures et quelques minutes auparavant…pas une de plus, pas une de moins. Durant son investigation, Doug va découvrir que ce que la plupart des gens pensent n'être qu'un effet de leur mémoire est en fait un don bien plus précieux, une force qui le mènera vers une course contre la montre pour sauver des centaines d'innocents.
Dans le nouveau thriller produit par Jerry Bruckheimer et réalisé par Tony Scott, c'est ce sentiment de déjà vu qui guide l'agent Doug Carlin (Denzel Washington) dans une enquête sur un meurtre terrifiant.
Au début de ce Déjà vu, on a peur, l'espace de trois plans, que la bouillie filmique qu'était Domino ne rejaillisse dans ce nouveau film de Tony Scott. Et puis non, le style est mouvementé mais sobre, aérien, et ne sombre pas dans la complexité alors qu'il en aurait été facile au vu du sujet et des offres visuelles (le passé revisible sur un écran multidirectionnel). Au-delà de la trame classique, et annoncé comme classique par Scott, il y a une belle histoire d'amour qui s'affranchit de toute mièvrerie par sa nature complexe et en soi impossible : le flic tombe amoureux d'une morte... Et là, il faut tout le talent d'un Denzel Washington parfait, loin de ses rôles «mâchoires carrées» qui lui payaient ses impôts dernièrement. Côté action, on est chez Tony Scott, donc on est gâté niveau pyrotechnie et poursuite en voiture (dont une ahurissante puisqu'elle joue sur deux temporalités), mais jamais on ne sent de l'esbrouffe superflue tant les péripéties s'articulent avec bonheur dans l'intrigue. Et puis, le film est assez couillu : la fin (que je ne révèlerai pas) et l'ouverture qui voit femmes et enfants victimes d'un attentat (bon ok, on voit pas de corps de bambins déchiquetés, mais quand même...) et qui se poursuit par une longue séquence d'enquête où Wasington ne dit pour ainsi dire pas un mot. Une belle ouverture donc, originale dans son traitement. Je n'aurais jamais pensé dire ça d'un film de Tony Scott après l'infamie Domino. Alors même si c'est Déjà vu, il faut voir Déjà vu (ah, ah,ah...).
Peut-on changer le cours du temps ? Telle est la question soulevée par le scénario de DEJA VU. L’histoire est suffisamment riche en rebondissements pour ne pas donner une réponse si simple à ce thème souvent exploité au cinéma. A la première vision du film, il est assez difficile de rassembler tous les éléments. En effet le personnage principal fait des bonds entre le présent et le passé, un jeu de va-et-vient étant ainsi créé entre causes et effets. Cependant, le film ne manque pas d’incohérences et de raccourcis hasardeux. Mais pour donner un maximum de crédit à ce scénario, Denzel Washington est l’acteur idéal pour tenir le rôle de cet agent à fleur de temps tombant amoureux d’une défunte. Cette dernière est jouée par Paula Patton qui est la véritable révélation du film. Jim Caveziel, déjà habitué des voyages temporels avec FREQUENCE INTERDITE, trouve un rôle à contre-emploi en meurtrier tourmenté. On laissera un peu de côté la performance de Val Kilmer qui se contente de faire le minimum. Côté action, on ne pouvait pas s’attendre à mieux avec Tony Scott, derrière la caméra, et Jerry Brukheimer, à la production. La séquence la plus étonnante est sans aucun doute cette poursuite en voitures qui se situe dans deux espaces temporels différents, le tout sur une autoroute en plein trafic. Les voitures explosent et voltigent dans un festival de pyrotechnie. Tony Scott nous avait habitué à des films purement nerveux dernièrement (DOMINO). Ici, derrière cette intrigue survitaminée se cache une histoire d’amour très émouvante qui franchit les barrières de l’espace et du temps. DEJA VU est donc un très bon divertissement à l’intrigue complexe, mêlant enquête policière, romance et science-fiction.
Après deux gros navets nommés «Man on fire» et surtout «Domino», dire qu'on n'attendait plus rien de Tony Scott sonnait comme un doux euphémisme. C'est pourquoi, sans être un chef d'oeuvre, ce Déjà vu est plutôt une bonne surprise. La bonne nouvelle du film, c'est que le cadet des frères Scott a enfin pris son traitement contre la maladie de Parkinson. Rendez-vous compte : certains plans durent jusqu'à trois, quatre, ou même cinq secondes! On est loin de la bouillie filmique de Domino : peu d'effets superflus, un montage rythmé mais plus posé. Il faut dire que le sujet est suffisamment fort pour ne pas avoir besoin d'un traitement faussement choc. Déjà vu est un thriller lambda (qui est le vilain terroriste?) agrémenté dans sa deuxième heure d'une bonne grosse louche de SF (voyages spatio-temporels et tout le toutim). Il y a là-dedans un vrai suspense, et même si les scénaristes ont parfois l'air de s'embrouiller un peu (on les comprend), l'ensemble reste un film très efficace et agréable à regarder. La fin du film n'est pas la partie la plus réussie : la rengaine du «touche pas à mon continuum espace-temps ou tu feras plus de mal que de bien» n'est pas vraiment neuve, et sa force est ici assez limitée (qu'on se rassure, c'est quand même mieux que dans «L'effet papillon»). Mais est-ce la prestation fort correcte de Denzel Washington, le visage de la magnifique Paula Patton, ou la satisfaction d'avoir retrouvé un Scott moins frimeur et plus appliqué? Toujours est-il que «Déjà vu» laisse une impression positive dont on espère qu'elle va perdurer.
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