Titre VO : Contagion
Un film de Steven Soderbergh avec Matt Damon , Laurence Fishburne , Jude Law , Bryan Cranston , Tien You Chui
Genre : Thriller - Durée : 1h46 - Année de production : 2011
Date de sortie cinéma : 09 Novembre 2011
Distributeur :
Une pandémie dévastatrice explose à l'échelle du globe Au Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies, des équipes se mobilisent pour tenter de décrypter le génome du mystérieux virus, qui ne cesse de muter. Le Sous-Directeur Cheever, confronté à un vent de panique collective, est obligé d'exposer la vie d'une jeune et courageuse doctoresse. Tandis que les grands groupes pharmaceutiques se livrent une bataille acharnée pour la mise au point d'un vaccin, le Dr. Leonora Orantes, de l'OMS, s'efforce de remonter aux sources du fléau. Les cas mortels se multiplient, jusqu'à mettre en péril les fondements de la société, et un blogueur militant suscite une panique aussi dangereuse que le virus en déclarant qu'on cache la vérité à la population
Une chose est sûre : en sortant de Contagion, thriller à la mécanique implacable, vous ne regarderez plus la personne qui éternue à côté de vous dans le métro de la même façon. Car avec sa façon de dépeindre de façon clinique la propagation - totalement vraisemblable – à l’échelle planétaire d’un virus mortel, Steven Soderbergh, l’homme qui tourne plus vite que son ombre (son prochain film, Haywire, sort en février prochain !), rendrait parano jusqu’au moine bouddhiste le plus zen du monde.
Sans jamais céder à la moindre surenchère d’effets spéciaux, en restant purement factuel, le réalisateur américain tisse une intrigue qui privilégie le réalisme froid à l’empathie émotionnelle. Résultat ? Contagion est certes efficace mais manque d’âme tant il reste à distance de personnages auxquels il est difficile de s’attacher. Le film multiplie les points de vue mais reste principalement (et trop) focalisé sur les Etats-Unis – du chercheur du CDC (Center for Disease Control dont les fans de la série The Walking Dead savent déjà qu’il ne faut rien en attendre !) au blogueur militant et influant criant au complot (intéressant d’ailleurs de voir le traitement de ce personnage qui aurait sans doute été journaliste il y a encore quelques années) en passant par le père de famille mystérieusement immunisé. C’est d’ailleurs sans doute ce dernier qui suscite le plus la compassion. Peut-être est-ce parce qu’il est interprété par l’acteur fétiche de Soderbergh, Matt Damon (c’est leur … 6ème collaboration !), toujours aussi à l’aise dans les vêtements de l’homme ordinaire à qui il arrive des évènements extraordinaires – son rôle est d’ailleurs assez proche de celui qu’il campait dans le dernier Eastwood. D’autres acteurs ne sont pas aussi bien servis dans ce film-choral : Gwyneth Paltrow a un rôle primordial mais meurt dans les 10 premières minutes, la partie avec Marion Cotillard aurait pu être intéressante si elle n’avait pas été traitée avec une telle désinvolture. Quand à Jude Law en blogueur acharné (et avec un léger problème de dentition !), il frise la caricature.
En un mot, à vouloir tirer une multitude de fils narratifs et faire défiler son impressionnant casting de stars (en plus des déjà -cités, Kate Winslet, Laurence Fishburne,…), Soderbergh finit surtout par privilégier un systématisme qui tourne à vide et qui donne l’impression assez désagréable et vaine de se retrouver devant BFM à 3h du matin. Il ne manque plus que le bandeau déroulant d’infos en continu en bas de l’écran et l’illusion serait parfaite ! Sans oublier un zeste d’Urgences dans certaines scènes d’explications scientifiques truffées de termes médicaux incompréhensibles au commun des mortels et qui font décrocher l’intérêt de tout spectateur n’ayant pas fait médecine…
Enfin, difficile de passer sous silence peut-être le choix le plus signifiant, et le plus contestable idéologiquement, du film : avoir fait de l’Asie le centre névralgique de la menace sanitaire qui pèse sur le monde (et sur les Etats-Unis surtout, ethnocentrisme hollywoodien quand tu nous tiens…). Et si on pense à Alerte ! et au prequel de la Planète des Singes de cet été, le point commun qui apparait entre tous ces films de virus, c’est avant tout le singe, cobaye incontournable dans l’imaginaire collectif.
Si Contagion s’oublie plus vite que ne se propage le Chikungunya, le spectateur retiendra sans doute une anecdote toujours amusante à ressortir dans des diners en ville : à en croire le film, à priori bien documenté, un individu lambda se touche le visage de 3 à 5 fois par minute. C’est grave, docteur ?
Emmanuel Pujol
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bof, bof,bof, nous raconte juste la propagation d'un virus très contagieux et les solutions misent en place par le gouvernement. SANS PLUS !
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