Titre VO : Casa Nostra
Un film de Nathan Nicholovitch avec Gilles Kazazian , Pierre Durand , Erwan Naour , Fernando Scaerese , David D'Ingeo
Genre : drame - Durée : 1h30 - Année de production : 2012
Date de sortie cinéma : 10 Avril 2013
Distributeur :
Hélène, Mathilde et Ben Scappini sont en route pour la banlieue parisienne où leur père est mourant. Durant le trajet qui doit les mener jusqu'au pavillon familial, frère et soeurs se redécouvrent.
Pour raconter l'histoire de ces deux sœurs et leur frère qui traversent la France pour rejoindre leur père gravement malade, Nathan Nicholovitch a choisi de tourner son film au format carré et en noir et blanc. Ne pas s'inquiéter donc du format rétrécit de l'image comme du titre en italien : la sœur aînée part de Rome mais rien à voir avec une éventuelle histoire d'immigrés italiens en France.
Une fois cela compris, on peut s'intéresser à ces choix esthétiques exigeants qui font de Casa Nostra un film difficilement accessible à tous. Le noir et blanc nous évoque les photos de ces vieux albums de famille ou les films en super 8. Il restitue aussi parfaitement un aspect « Nouvelle Vague » dont le réalisateur s'est inspiré visiblement. La caméra s'efface et on laisse le champ libre aux personnages, parce que ce format réduit nous donne paradoxalement une sensation de liberté. Il nous incite inévitablement à nous focaliser sur l'humain.
A cause d'un rythme lent, de scènes inégales au début, le film a du mal à prendre son envol. Mais force est de constater qu'une fois la fratrie entièrement recomposée, la mayonnaise prend. Les personnages sont touchants, les comédiens sont complices et excellents. Avec une mention spéciale à Clo Mercier incarnant une Mathilde nature, garçonne, pleine de vie. On les aime car ils sont différents, un peu fous et qu'ils mettent en valeur l'essence même de la fraternité : des liens intraduisibles et indestructibles.
Les rapports qu'ils ont entre eux sont au centre de l'histoire. Leur vie amoureuse et sexuelle est aussi largement abordée de façon volontairement impudique, comme pour faire valoir que ce qui les unis tangue beaucoup mais ne coule jamais.
Comme souvent dans les road-movies, il est facile de perdre le fil quand la tension redescend. D'autant que la maladie du père n'est qu'un prétexte, la relation qu'ils ont avec leurs parents étant un point qui aurait sans doute mérité d'être mieux éclairci. Le film n'en manque pas moins de scènes savoureuses, comme celle où ils chantent le Marlène de Noir Désir dans une auberge savoyarde.
Joseph Cauqué
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