Titre VO : Burke and Hare
Un film de John Landis avec Simon Pegg , Andy Serkis , Tom Wilkinson , Tim Curry , Christopher Lee
Genre : Comédie - Durée : 1h31 - Année de production : 2010
Date de sortie cinéma : 31 Août 2011
Distributeur :
Pauvres et vivant d'arnaques, deux compères William Burke et William Hare découvrent par hasard qu'un cadavre frais peut leur rapporter beaucoup d'argent. A cette époque, Édimbourg est un haut lieu de la médecine en Europe et les chirurgiens cherchent désespérément des cadavres humains pour pratiquer leurs dissections et faire ainsi avancer leur science. La demande en produits frais ne manque pas ! Elle augmente. Appâtés par l'argent et désireux avant tout d'assouvir les envies matérielles de leur bien aimées, Burke et Hare ne vont pas tarder à orchestrer des accidents pour obtenir toujours plus de cadavres frais pour la Science.
Pendant un an, entre novembre 1827 et octobre 1828, William Burke et William Hare, deux irlandais, ont semé la terreur à Edimbourg, alors une des villes les plus importantes au monde pour l’étude de la médecine. Ils ont tué 17 personnes pour les revendre à un médecin qui avaient besoin de corps pour des exercices de dissection. A écouter cette histoire improbable à l’humour noir évident et au potentiel comique (macabre) de situation, il n’est guère étonnant que John Landis, le réalisateur d’Un fauteuil pour deux et d’Hamburger Film Sandwich entre autres farces, y ait trouvé matière à faire son grand retour au cinéma 13 ans après Les Blues Brothers 2000 (pas son meilleur film, de loin) et une longue parenthèse télévisuelle.
Adaptant à sa sauce ce fait-divers criminel sur un scénario d’un duo anglais, Piers Ashworth et Nick Moorcroft, le film porte indéniablement la marque de son réalisateur. Seul souci ? Son style n’a pas évolué d’un pouce depuis plus de vingt ans et ce Cadavres à la pelle semble tout droit sorti des années 80 – soit un film déjà démodé à peine sorti. Non que l’ensemble soit désagréable, loin de là même, mais l’humour slapstick répétitif et le surjeu permanent d’acteurs enthousiastes - le duo cabotin Simon Pegg – Andy Serkis (pour une fois en chair et en os, lui le spécialiste des rôles en motion-capture) fonctionne à plein régime contrairement à la prestation de l’exaspérante Isla Fisher – permettent de fait passer un moment sympathique mais immédiatement oubliable.
N’ayant rien perdu de sa cinéphilie passionnée, John Landis parsème son film de caméos amusants (outre Christopher Lee, on pourra aussi apercevoir Ray Harryhausen, Costa-Gavras ainsi qu’une partie du casting du loup-garou de Londres !). Sa façon de filmer n’a rien perdu non plus de son élégance qui s’accorde très bien avec l’esprit Ealing Studios (d’où sont sortis quantité de comédies noires british savoureuses, surtout dans les années ’50) qui flotte sur le film. Mais, poids des années oblige – il est pourtant toujours aussi sémillant et trublion, le Landis, comme ont pu le constater les spectateurs du BIFFF en avril dernier où le film avait été présenté - le réalisateur semble avoir perdu de son humour féroce et mordant et de son énergie communicative.
Cadavres à la pelle était censé marquer le grand retour de John Landis au cinéma mais, au vu du résultat gentiment paresseux et un brin poussiéreux, le film donne surtout envie de se replonger avec nostalgie et gourmandise dans ses succès des années ’80.
Emmanuel Pujol
Â
Fan de Cinéma est enregistré à la C.N.I.L. sous le n° 1143859 - Copyright © 2005-2023 LS Project Tous droits réservés. Scruteweb - community management. Voyance sérieuse .