Titre VO : Bronson
Un film de Nicolas Winding Refn avec Tom Hardy , Matt King , James Lance , Joe Tucker , Hugh Ross
Genre : biographie - Durée : 1h32 - Année de production : 2008
Date de sortie cinéma : 15 Juillet 2009
Distributeur :
1974. Livré à lui-même, Michael Peterson, 19 ans, cherche à faire la Une des journaux : rêvant de devenir célèbre, il tente de braquer un bureau de poste avec un fusil à canon scié qu'il a lui-même bricolé. Rapidement interpelé, il est d'abord condamné à sept ans de prison. A ce jour, il a passé 34 années en prison, dont 30 en cellule d'isolement.
Michael Gordon Peterson, plus connu sous le nom de Charles Bronson est perçu aujourd'hui comme étant le prisonnier le plus dangereux de Grande Bretagne. Son sang froid et sa violence intempestive l'ont mené à vivre 34 années derrière les barreaux, dont 30 en cellule d'isolement. Perçu dans son enfance comme un enfant sage qui aimait défendre les plus faibles, il est devenu par la suite un être humain redouté de tous. Agressions en tout genre, que ce soit sur les détenus ou le personnel pénitencier, il est craint et respecté. C'est Tom Hardy qui s'est faufilé dans le corps de Bronson, sous les baguettes de Nicolas Winding Refn pour raconter son histoire. La mise en scène le place comme le narrateur de son propre récit, on le montre comme un narrateur illuminé de folles idées, mais derrière lesquelles sont perceptibles certains sentiments. Il est rejeté et finit assez rapidement par aimer la vie carcérale. On le voit maquillé, comme un être impossible à comprendre de façon permanente, on le voit souriant, on le voit pleurant, s'appitoyant. Mais que pense t-il réellement ? Personnage complexe donnant l'impression de refouler tous ses sentiments, mais tout le monde sait que c'est une chose impossible. Alors le réalisateur a insisté sur ça, sur ce changement de comportement qui fait de lui ce qu'il est, un être lunatique, très difficile à cerner. On le voit évoluant, mentalement, il devient artiste, et encore dans la vraie vie aujourd'hui, Bronson, ou devrais-je dire Peterson, s'occupe en écrivant de la poésie et en produisant des œuvres d'art depuis les dix dernières années. Finalement, un film réaliste, intéressant, dans un style différent de ceux que nous pouvons voir de manière générale, par le fait de la mise en avant de la narration même de l'histoire par Bronson.
Dossier psychiatrique. Cas n°1392/64. Bronson, Charles.
De son vrai nom Michaël Peterson, Bronson a très tôt manifesté une violence quasi-incontrôlable contre toute forme d'autorité (enseignant, agent de la circulation...). Suite à un braquage minable, le jeune Bronson, marié trop tôt, jeune père irresponsable, part faire ses "classes de barreaux", ses premières heures de prison. Les premières d'une très longue série. D'un record d'incarcération, dont la plupart du temps en isolement. Pourquoi, comment ? Le patient l'ignore. Tout ce qu'il sait, c'est que dehors, il n'est personne. Tandis qu'en prison... Il est craint, respecté, haï. Un fauve en cage qui tire sa force de l'aversion de ses gardiens.
Nous avons souhaité passer une heure et demi avec lui pour mieux le comprendre. Une expérience troublante, inédite. En sa compagnie, le traitement de l'image et du son nous est apparu de fait totalement expérimental. Les images de son précédent internement en particulier nous ont renvoyé au meilleur de Kenneth Anger... Oui, ce patient déjà jugé pour troubles ésotériques auquel on doit notamment "Lucifer rising". Des plans virtuoses s'y découpaient jusqu'au malaise, alternant le contemplatif inquiétant et les envolées violentes. En toile de fond, du classique (Puccini, Wagner...) faisant naître du conflit un étrange rayonnement intérieur. Des scènes de delirium... d'humiliation... Parfois, une certaine tendresse parvient à traverser le trouble intérieur du patient. Parfois. Il a déjà essayé de me passer à tabac 3 fois depuis le début de la séance.
Au fait, il ne s'appelle ni Bronson, ni Peterson. Sa véritable identité est Tom Hardy. Un jeune acteur méconnaissable, ahurissant. Sa performance l'inscrit à seulement 32 ans dans la cour de ceux qui compteront pour les vingt prochaines années, au moins. Sauvage, imprévisible. Je l'observe depuis 90 minutes et il parvient toujours à me surprendre. Il a sa propre logique, implacable, mais elle échappe justement à toute forme de logique.
Je concluerai ce rapport psychiatrique en indiquant que de par son audace formelle, sa puissance visuelle, la maestria de son interprétation et la précision de son cadre carcéral, "Bronson" mérite son achat en DVD et sa revision jusqu'à fin de la thérapie du patient.
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