Titre VO : Skrapp út
Un film avec Julien Cottereau , Ingvar Eggert Sigurðsson , Jörundur Ragnarsson , Úlfur Ægisson , Hrafn Barrett
Genre : comédie - Durée : 1h32 - Année de production : 2007
Date de sortie cinéma : 20 Août 2008
Distributeur :
Anna Halgrimsdottir vit à Reykjavik avec ses deux fils : Ulfur et Hrafn. Lassée du froid islandais, elle décide de vendre son commerce afin de pouvoir quitter l'île. Son commerce, la vente de marijuana, est plus que prospère, aussi veut-elle en obtenir un bon prix.
Le «repreneur» auquel elle va céder son téléphone portable (objet magique qui contient les coordonnées de tous ses clients) lui demande 48h pour rassembler l'argent.
Pendant ces 48 heures, Anna va se trouver entraînée dans tout un tas d'histoires ô combien islandaises ponctuées de rencontres inattendues et loufoques. Alors qu'elle sillonne l'île d'un bout à l'autre, sa maison se transforme en salle d'attente où ses clients, de plus en plus nombreux, s'impatientent de son retour afin de pouvoir acheter leurs grammes quotidiens.
Son dernier film, Back Soon, se présente comme le pendant islandais de Smiley Face sortie sur nos écrans au début de l’année. Mais là où le stoner movie de Gregg Araki n’était qu’une vaste bouffonnerie loufoque enchainant les scènes de pure comédie, le film de Solveig Anspach est teinté d’une nostalgie et d’une mélancolie toute islandaise (NDLR : évidemment, je parle en connaissance de cause revenant de deux semaines de vacances dans ce superbe pays nordique…)
L’argument du film est mince : Anna est lasse du climat de Reykjavik et veut quitter l’Islande avec ses deux fils. Pour cela, elle décide de vendre son commerce. Jusque là rien d’original sauf qu’Anna vend … du shit. Le repreneur de son business juteux et enfumé lui demande 48h de délai pour rassembler la somme demandée. Deux jours pendant lesquels Anna va vivre des aventures poético-loufoques et croiser sur sa route d’étranges personnages (un étudiant français qui fait une thèse sur ses poèmes qu’elle écrit défoncée, une jeune Irlandaise grenouille de bénitier, une oie gourmande, …). Pendant son absence, tous ses clients vont se retrouver chez elle à l’attendre pour pouvoir se ravitailler en substances illicites. Sa maison devient rapidement un joyeux souk où se croisent punk, éboueur, ténor et chirurgien, tous demandeurs de marijuana (analyse sociologique rapide et facile mais intéressante qui souligne à quel point le pétard a investi toutes les couches de la société et que la beuh n’est en aucun cas un produit consommé uniquement par des junkies ou des marginaux).
Dernier point, et non des moindres, Didda Jonsdottir est formidable dans le rôle titre. Cette actrice non professionnelle au visage marqué et à la langue fleurie, poétesse et chanteuse de rock à ses heures perdues, gagne sa vie comme…éboueuse (une référence y est d’ailleurs faite dans le film). Elle est d’un naturel éblouissant, d’une vivacité rare, d’une crédibilité totale. Elle brûle littéralement l’écran. Sans elle, Back Soon n’aurait ni cette énergie ni ce petit supplément d’âme. En bref, elle sauve le film. En ces temps de canicule, et malgré ses faiblesses, cette petite fable acidulée venu du froid peut s’avérer assez rafraichissante et originale et permet au moins de planer en toute innocence. Dernier conseil, et non des moindres, allez plutôt découvrir l’Islande et ses paysages par vous-même tant cette île regorge de beautés et de mystère. Une expérience bien plus trippante que ce petit film qui disparaitra de l’affiche aussi vite que se fument les (bons) joints d’Anna.
Emmanuel Pujol
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