Titre VO : Aya de Yopougon
Un film de Clément Oubrerie avec Jean-Jacques Ido , Emil Abossolo-Mbo , Eriq Ebouaney , Pascal Nzonzi , Jean-Baptiste Anoumon
Genre : Animation - Durée : 1h24 - Année de production : 2011
Date de sortie cinéma : 17 Juillet 2013
Distributeur :
Fin des années 1970, en Côte d'Ivoire à Yopougon, quartier populaire d'Abidjan. C'est là que vit Aya, 19 ans, une jeune fille sérieuse qui préfère rester étudier à la maison plutôt que de sortir avec ses copines. Aya partage ses journées entre l'école, la famille et ses deux meilleures amies : Adjoua et Bintou, qui ne pensent qu'à aller gazer en douce à la nuit tombée dans les maquis. Les choses se gâtent lorsque qu'Adjoua se retrouve enceinte par mégarde. Que faire ? de Yopougon.
Dépaysement garanti avec ce film d'animation qui se joue à Yopougon, un quartier pauvre d'Abidjan. Marguerite Abouet (auteur) et Clément Oubrerie (dessinateur) adaptent pour le grand écran leur propre BD en mettant en scène tous les personnages qui ont fait son succès. Leur originalité tient surtout au fait que leurs histoires échappent aux clichés que les européens ont parfois sur l'Afrique. De ce fait naît le quotidien d'une ville de Côte d'Ivoire dont on apprend les codes.
Si le film parvient à donner l'impression de vivre pendant un temps dans une métropole africaine, c'est que l'histoire cherche à montrer tous les aspects de la vie locale : le tailleur, le coiffeur, les vieilles voitures, les mariages, le marché, les sorciers, les familles nombreuses, l'entraide, l'infidélité, la flambe, la fête,... Sentiment redoublé par la vision de véritables publicités qui entrecoupent régulièrement le récit, amenant toujours plus de gaieté au film.
Car si le problème de la pauvreté est sous-jacent, jamais on ne cherche à nous apitoyer. AYA DE YOPOUGON est un film léger, voire drôle même si l'humour utilisé n'est pas ravageur. Certaines répliques font mouche, d'autres prêtent juste à sourire. L'élément sur lequel se sont surtout reposés les auteurs est sûrement le vocabulaire ivoirien, avec son lot de gaous (idiots), gos (filles), de tantis (tantes) ou maquis, ces restaurants où l'on peut danser en plein-air.
Au niveau de l'animation, un graphisme simple mais efficace, plein de couleurs et de lumières, comme pour sentir la chaleur d'Abidjan. On reconnaît la touche appliquée par les producteurs du Chat du Rabbin de Joan Sfar, notamment. Sauf qu'ici l'histoire paraît un peu trop simple. Malgré la trame principale concernant la grossesse d'Adjoua, on sent une construction en sketch qui peine à dépasser le marivaudage classique. Presque rien sur Aya, par exemple, la jeune femme-forte du quartier. Elle traverse le film sans imposer sa patte. Dommage pour Aïssa Maïga qui interprète sa voix française.
Joseph Cauqué
Fan de Cinéma est enregistré à la C.N.I.L. sous le n° 1143859 - Copyright © 2005-2023 LS Project Tous droits réservés. Scruteweb - community management. Voyance sérieuse .