Titre VO : Dieta mediterránea
Un film de Joaquin Oristrell avec Paco Leon , Alfonso Bassave , Roberto Alvarez , Jesus Castejon , Jordi Martínez
Genre : Comédie - Durée : 1h42 - Année de production : 2008
Date de sortie cinéma : 23 Février 2011
Distributeur :
Sofia est née prématurément en juin 1968 dans le lavabo d'un coiffeur le jour de l'assassinat de Robert Kennedy. Pendant 15 ans elle est élevée au milieu des tables et des fourneaux du restaurant de ses parents. Travailleuse, ambitieuse et imprévisible, elle tombe bientôt amoureuse de deux hommes : elle en épouse un, Toni, le gendre idéal, et aura 3 enfants avec lui, et avec l'autre, Frank, un agent que tout artiste rêverait d'avoir, elle découvre les secrets de la grande cuisine. Ensemble, ils trouvent un accord professionnel mais aussi amoureux qui va bouleverser à la fois son univers culinaire et personnel.
Si les émissions culinaires se multiplient à la télévision, les films sur la gastronomie et le plaisir de la chair se font hélas plus rare au cinéma. En mai dernier, était sorti en catimini un truculent et réjouissant film brésilien sur le sujet, Estomago. Le film de Marcos Jorge était passé complètement inaperçu et le même sort semble promis cette semaine à l'espagnol Amours salées et plaisirs sucrés signé du réalisateur scénariste Joaquin Oristrell, assez peu connu de ce côté-ci des Pyrénées.
Amours salées et plaisirs sucrés est un film gastronomico-érotique qui raconte le ménage à trois d'une belle et talentueuse cuisinière, Sofia, avec les deux hommes de sa vie, le rationnel et gentil Toni et le séducteur et flambeur Frank. Pas loin du pur plaisir coupable – les péripéties de Sofia font parfois penser à un feuilleton télévisuel estival (visuellement, en tout cas, c'est le cas) ou, pire, à un mauvais roman Harlequin vaguement coquin -, le film charme cependant par sa légereté décontractée et son ton libertaire, un petit fumet d'autant plus agréable qu'innatendu.
Malgré tout, la sauce ne prend pas totalement et spectateur reste un peu sur sa faim à cause d'acteurs épuisants à force de cris et gesticulations. Dans ce trio, il n'y en pas un pour rattraper l'autre: Olivia Molina ne manque ni de charme ni de piquant mais elle surjoue en permanence, Paco Léon est fade et mou et Alfonso Bassave a surtout pour lui une belle gueule, curieux croisement de Romain Duris et d'Andrew Garfield!
Comme son titre l'indique, voilà un film doux-amer sur les plaisirs de la chair qui se découvre sensuellement avec tous les sens. Et si la 3D n'aurait ici servi à rien - mais sert-elle jamais à quelque chose - on se prend à rêver devant les plats de Sofia d'un film en odorama!
Emmanuel Pujol
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