Titre VO : American Gangster
Un film de Ridley Scott avec Russell Crowe , Denzel Washington , Chiwetel Ejiofor , Josh Brolin , Ted Levine
Genre : drame - Durée : 2h37 - Année de production : 2007
Date de sortie cinéma : 14 Novembre 2007
Distributeur :
Au début des années 1970, la corruption policière atteint à New York un niveau historique. La guerre du Vietnam continue à faire des ravages, tant sur le front qu’à travers les États-Unis, et la drogue a envahi les rues. La mafia règne sur ce marché chaque jour plus prospère, et s’assure une quasi-impunité en «arrosant» généreusement juges, policiers et avocats. C’est alors qu’entre en scène un modeste entrepreneur dont personne n’avait entendu parler : Frank Lucas.
Lucas a vécu pendant vingt ans dans l’ombre du Parrain noir de Harlem, Bumpy Johnson, qui en fait son garde du corps et confident. Lorsque son patron succombe à une crise cardiaque, Lucas assure discrètement la relève et ne tarde pas à révéler son leadership, son sens aigu des aff aires et son extrême prudence, en prenant pour auxiliaires ses frères et cousins et en gardant un profil bas. Inconnu de la police comme des hautes instances de la Cosa Nostra, Lucas organise avec la complicité d’officiers basés au Vietnam un véritable pont aérien et importe ainsi par avions entiers des centaines de kilos d’héroïne pure, qu’il revend à bas prix dans les rues de New York.
Tandis que Lucas amasse ainsi, en toute discrétion, une fortune colossale, l’inspecteur Roberts du NYPD enquête patiemment sur l’origine et le fonctionnement de ce marché parallèle d’un genre inédit, et finit par soupçonner l’insaisissable Frank Lucas. Une étrange partie de cache-cache commence alors entre ces deux solitaires perfectionnistes dont les destins seront bientôt inextricablement mêlés…
Le sujet du film avait tout pour ouvrir la porte à la surenchère : de la violence à outrance entre bandes rivales à la saga familiale type Le parrain version black gangster, de la réalisation hyper découpée limite hystérique à une bande son tonitruante genre gangsta-rap, en passant par le jeu outré du trafiquant à la Tony Montana face au flic intègre très propre sur lui descendant direct d’Eliot Ness. Et bien non. Le maître mot de ce film, c’est la sobriété. Sobriété du réalisateur qui laisse de côté ses jeux de filtres ou sa propension à parfois rendre difficilement lisible ce qui se passe à l’écran (se rappeler les scènes de bataille de Gladiator). Sobriété de la bande son qui n’assomme pas le spectateur mais au contraire ménage quelques moments de légèreté face à des scènes très dures (rappelons que malgré la période funky, on nage en plein milieu de la drogue). Sobriété du jeu des acteurs où Denzel Washington ne nous ressert pas le parfait sala… heu, pas gentil personnage de Training day et où Russel Crowe sait être touchant sans en faire des caisses comme dans Une bonne année. Alors c’est vrai qu’on peut regretter le petit manque d’originalité du scénario, mais en même temps, c’est inspiré d’un fait réel, et la reconstitution est ce qu’on veut sauf barbante. Et c’est vrai aussi que lorsqu’on voit l’échange de regards entre Denzel et Russel à la sortie de l’église, on se prend à regretter que leur rencontre ne se soit pas produite plus tôt : quels acteurs, quelles intensités de jeu, quelles présences !
Drogue, sang, argent, violence, meurtres, mafia, famille... Voila les maîtres mots de "American gangster". Ce film réalisé par Ridley Scott, nous présente un lieu dangereux, celui du mélange des flics ripoux et des mafias. Ce film est une succession de scènes violentes, mais elles sont nécessaires pour la bonne compréhension d'un film complexe qui aboutit à un très beau final. 2h30 de film et 0 minutes d'ennui, c'est que le film est réussi. L'histoire est vraiment bien ficelée et les rôles sont parfaitement bien distribués. Un Denzel Washington et un Russell Crowe hors du commun la dessus, un grand bravo à eux. Bonne réussite, et bonne continuation bien sur, en attendant leur prochain film.
On avait laissé Ridley Scott au bord d'une route en Provence en panne presque sèche d'essence (et de créativité). Un an plus tard, il revient revigoré et nous transporte à New York dans les années 70
Toujours flanqué de Russel Crowe, son acteur fétiche qu'il est un des seuls à savoir canaliser et diriger, Ridley signe une fresque mafieuse de facture classique mais classieuse. L'histoire (vraie!) nous raconte le parcours d'un parrain black de Harlem. Malin, discret, ce businesman serait presque respectable s'il n'était un marchand de mort qui industrialise son trafic de came, échappatoire 100% pur, 200% toxique et 300% illusoire pour des milliers d'Américains.
Ce biopic est saupoudré des passages obligés de tout bon film de gangsters: reglements de compte, flics véreux, famille complice. Mais ce qui le distingue véritablement d'une production banale est le parallèle passionnant que Scott établit entre le mafieux peu enclin à la frime et son plus coriace «ennemi», le seul flic honnete de New York. Cet homme à la vie privée difficile, ce mauvais père va se réveler un enquêteur brillant et déterminé.
Ces portraits en creux de deux destins qui vont inévitablement finir par se croiser subliment le film. Cet affrontement est un véritable combat de boxe: pas de coups bas entre eux mais pas de pitié. Ce n'est pas innocent si Ridley Scott fait coincider leur première rencontre physique autour d'un ring avec le fameux match Ali-Frazier.
Enfin, et c'est à souligner tant c'est une tare chez beaucoup de réalisateurs, Ridley Scott a un vrai sens du rythme. Le film dure certes 2h37 mais sans jamais ennuyer ni baisser d'intensité. La conclusion est aussi amenée parfaitement, ni trop longue ni trop abrupt.
Côtés acteurs, Russel Crowe fait le boulot. Denzel Washington assure aussi mais, petit reproche, on sent chez lui toujours la même manière de jouer, les mêmes expressions de visage film après film. Attention à ne pas tomber dans le syndrome caricatural à la De Niro.
American Ganster aurait d'ailleur pu s'appeller Black Godfather mais la filiation aurait sans doute été trop lourde à porter et légèrement usurpé. Mais après une grande année ratée, voici au moins une bonne année pour Scott!
American gangster est un grand film de gangster avec un très beau trio formé de Ridley Scott, Russell Crowe et Denzel Washington. Le parallèle entre le policier et le gangster est très réussi et les scènes s'enchainent sans laisser de répit au spectateur. Ce long métrage rappelle sur certaines scènes des classiques comme scarface, le parrain et heat, bref il s'agit d'un des meilleurs films de cette année.
Au sommet de son art, Ridley Scott filme un polar musclé et virtuose inspiré de la réalité. Il situe son récit dans la Big Apple des seventies où un caïd du nom de Franck Lucas fait fortune en commercialisant une drogue appelée magic blue. Celle-ci envahit le marché local au nom du rêve américain d’un caïd de Harlem ayant réellement existé. La narration maîtrisée de bout en bout permet d’asseoir American gangster comme une œuvre marquante d’un genre un peu tombé aux oubliettes dernièrement. L’histoire en elle-même reste classique mais c’est l’épaisseur des personnages qui lui donne un certain panache. Il y a d’une part Russel Crowe dans le rôle d’un flic honnête en proie à des soucis de couple. Il y a d’autre part Denzel Washington en dandy mafieux à qui tout réussit en amour comme en affaires. Si le combat entre les deux hommes est long à se dessiner, il débute symboliquement le soir d’un match de boxe entre Joe Frazier et Mohammed Ali tandis que le bandit déroge à son principe de discrétion. Très traditionnel dans son déroulement, American gangster propose une conclusion morale dans un contexte corrompu et nauséabond où l’argent prévaut sur les valeurs et les idéaux. Ce qui, 30 années plus tard, n'a guère changé, bien au contraire...
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