Titre VO : Alpha Dog
Un film de Nick Cassavetes avec Emile Hirsch , Justin Timberlake , Bruce Willis , Ben Foster , Vincent Kartheiser
Genre : thriller - Durée : 1h56 - Année de production : 2006
Date de sortie cinéma : 28 Mars 2007
Distributeur :
Johnny Truelove, un jeune malfrat de San Gabriel Valley, ambitionne de marcher sur les pas de son père. Mais lorsque l'un de ses plans échoue, ce dernier se doit de sauver son fils en bien mauvaise posture...
Le film typique américain, où alcool et drogue font bon ménage. Le scénario est très prenant et les personnages font de même. Avec une fin plus qu'inatendue, ce film se classe pour moi dans les bons films, pas excellent, mais pas loin. A voir aussi Justin Timberlake qui se débrouille plutôt bien en petit gangster de canapé.
Tiré d'un fait réel particulièrement original, Cassavetes abandonne les romances bien pensantes et quelque peu niaises pour nous livrer un polar urbain dans les règles de l'art. Drogue, sexe, violence sont donc les maitres mots de ce thriller résolument jeune et moderne qui reste quand même assez classique dans la forme. L'intrigue est donc sans surprise si on connait l'affaire, mais Cassavetes s'est plus évertué à signer des portraits psychologiques des protagonistes, et pour ça il fait appel autant à des talents confirmés (Bruce Willis, Sharon Stone) qu'à la jeune garde américaine,( Emile Hirsch) quitte à prendre des risques (Justin Timberlake), finalement crédible dans son rôle et faire des découvertes, l'interprétation époustouflante de Ben Foster. Le bémol résiderait dans les quelques longueurs qui ponctuent le film, notamment celles qui ralentissent le dénouement et qui finissent presque par ennuyer le spectateur. Heureusement que d'autres scènes viennent relever le rythme comme celle de l'arrivée de Jake dans la fête qui superbement mise en scène. Un bon polar donc, dans les règles de l'art et qui tient ses promesses. A voir.
Au pays de la chronique adolescente, rien de nouveau. Pourtant, si Alpha dog n'apporte rien au genre, il ne lui fait pas honte non plus. En s'appuyant sur un fait réel dramatique mais malheureusement sans doute relativement commun, Cassavetes filme avant tout l'ennui d'une jeunesse qui manque d'imagination. Que faire quand on a vingt ans, peu de repères, peu de désirs et peu de raisons de se révolter ? On se fabrique une vie «intéressante» et des souvenirs dignes d'être vécus. Pour ce faire, l'émulation de groupe, l'alcool, la drogue, le sexe et la violence sont des artifices extrêmement efficaces... Si elles n'expliquent pas leur décadence, quelques belles scènes de Alpha dog nous ouvrent un peu la porte sur les sentiments qui peuvent déchirer ces beaux jeunes gens qui dégoulinent de solitude... Las but not least : on découvre dans ce film quelques comédiens à fort potentiel...
Parce qu'un type tarde à leur rembourser l'argent qu'il leur doit, une bande de petits dealers kidnappe son frère pour quelques jours. Forcément, les choses vont mal tourner. Attention les yeux? Même pas. En perpétuelle recherche de lui-même, Nick Cassavetes a bien du mal à marcher sur les traces de son cher papa. Après avoir donné dans le mélo pour le meilleur (»She's so lovely») et pour le pire (»John Q»), le voici qui s'essaie à un autre genre : la chronique d'une adolescence en chute libre. »Alpha dog» serait presque honorable s'il n'avait pas dix ans de retard : en une demi-douzaine de films, un vieux grigou nommé Larry Clark a brillamment disséqué les états d'âme et les errances de groupes de jeunes livrés à eux-mêmes. Le côté voyeur de son cinéma se justifiait par le fait que le sexe et la flambe sont les seuls moyens d'expression de ses héros. C'est également le cas des personnages d'»Alpha dog», ados ayant grandi trop vite, prenant Scarface pour un modèle et pensant qu'une belle voiture est le prolongement idéal d'un pénis peu satisfaisant. Quelles différences y a-t-il entre «Alpha dog» et les films de Larry Clark (y compris le moins bon, «Bully», proche de celui-ci sur le plan de l'intrigue mais nettement plus audacieux sur la forme)? La réponse arrive tout net : un vrai point de vue, et du talent. Dès le début, on comprend que Cassavetes va rester empêtré dans des filets trop hollywoodiens pour être honnêtes : à la façon d'un mauvais polar, son film débute par l'interrogatoire du père du responsable du drame annoncé. Cela indique illico que l'important pour le metteur en scène n'est pas la montée en puissance que représente son film, mais simplement sa conclusion tragique. Un parti pris pas franchement judicieux, puisque ce qui va se produire est évidemment regrettable mais en aucun cas original. Jamais Larry Clark n'aurait commis ce genre d'erreur, lui qui préfère ne pas terminer ses films plutôt que d'y apporter une conclusion grossière. Et devant des scènes de sexe ausi aspetisées que mal filmées (on se croirait dans un clip de hip-hop pour teenagers), on regrette le léger voyeurisme clarkien. Il y a néanmoins de jolies choses dans «Alpha dog», des scènes bien réglées où éclate le mal-être d'une jeunesse sans repères. A coups de fêtes orgiaques et d'opérations armées, ils tentent de prouver qu'ils existent. Aux autres et à eux-mêmes. Les interprètes rendent justice à ces scènes bien senties, à commencer par Emile Hirsch, futur grand, qui valide son excellente prestation des «Seigneurs de Dogtown». Quant à Justin Timberlake, l'attraction du film, il est plutôt convaincant dans un rôle assez secondaire. Des talents malheureusement gachés par un réalisateur trop propret pour faire quelque chose de bien. Ce n'est pas demain que le petit Nick va faire de l'ombre à son papounet.
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