Titre VO : Aliens vs. Predator - Requiem
Un film de Colin Strause , Greg Strause avec Robert Joy , Ryan Robbins , Steven Pasquale , John Ortiz , Johnny Lewis
Genre : fantastique - Durée : 1h34 - Année de production : 2007
Date de sortie cinéma : 02 Janvier 2008
Distributeur :
L'extra-terrestre implacable contre le prédateur ultime : la suite du premier volet !!!
Laminé dans l'univers entier, jusque sur les planètes des Predators et des Aliens, je n'ai pas vu le film de Paul Anderson, AVP. Fort d'une bande-annonce bien foutue et de quelques extraits bien gorasses, il fallait que je voie AVPR, ne serait-ce que par la nostalgie de retrouver des monstres qui ont "bercé" mon enfance. Bien mal m'en a pris, les frères Strause parvenant à ridiculiser les deux mythes.
En soi, si l'on n'est pas trop regardant, AVPR passe comme une lettre à la poste, timbrée "série B sanglante", au tarif "laissez votre cerveau à l'entrée". Et c'est vrai que revoir ces araignées aliens, ces pétages de cages thoraciques, et puis les monstres, fait plaisir. Seul problème : le manque d'intensité flagrant et désespérant de leurs apparitions. Non seulement jamais le sentiment de peur n'étreint le spectateur, mais en plus on se contrefout comme du 25e gars qui a marché sur la lune du sort réservé aux personnages. Jamais on ne retrouve ce sentiment de claustrophobie et de confinement qui était porteur, créateur de l'angoisse sourde qui nous étreignait à chaque plan de croisement de couloir, de portes dérobée, de personnages s'aventurant seul sans regarder derrière lui (l'importance de l'arrière plan amené au rang d'art par Scott et Cameron). On se dit alors que l'idée de placer aliens et predator dans un espace terrestre ouvert et étalé , au demeurant intéressante et ludique, ne sied guère à l'atmosphère des sagas. Ou que les Strause n'ont pas su l'exploiter. C'est plutôt cela...
D'autant que point de vue scénario, on nage en eaux claires et connues, l'originalité faisant cruellement défaut : reprise du pitch de Predator avec remplacement du rasta-monstre par les aliens ; un peu de Gremlins par ci, d'Assaut par là ; pire, on a l'impression que des films comme La nuit des chauve-souris font figure de référence dans le développement de l'histoire. Copier des bons films ça peut faire illusion, mais des nanars ! Dans ce marasme scénaristique, les personnages n'ont aucune substance et les enjeux et caractérisation sont laissés en plan, transformant une population de l'Amérique profonde en chair à pâtée incolore. Du coup, ce désintérêt nous pousse à attendre mes morceaux de bravoure avec impatience, qui seront à chaque fois désamorcés avec une désinvolture déconcertante.
Les attaques sont brèves, mal découpées, et s'inscrivent dans le déroulement du film comme autant de scènes de coupe. Un comble pour des séquences sensées représenter des climax ! Imaginez entrer dans un abattoir, regarder un premier morceau de viande, vous retourner regarder un autre, et ainsi de suite : aucune évolution, l'impression de voir la même chose répétée ad aeternam, le sentiment de lassitude. Ajoutez à cela le fait que la quasi totalité du métrage se passe dans une obscurité pénible qui gâche le peu de plaisir qu'il y aurait eu à prendre, et vous comprendrez que les Strause sont complètement passés à côté de l'objectif qui était de donner au spectateur de l'Alien, du Predator.
Comment ne pas être en colère contre le traitement je-m'en-foutiste du Predalien, certainement l'idée la plus revigorante, la plus saugrenue, la plus fédératrice ! comment ne pas se sentir floué - et pris pour un con ? - à l'annonce d'un combat acharné entre deux monstres parmi les plus "teigneux", agressifs, de l'Histoire, qui s'avère un concours de baffes façon Bud Spencer ne dépassant pas les 5 minutes !
Si cet Alien Vs Predator est un requiem, il pourrait être celui du cinéma - mais heureusement non. Il pourrait être le sien propre - un suicide filmé qui lui, au moins, serait réussi. Il pourrait être aussi celui d'une franchise qui avait mal commencée, et qui, semble-t-il, empire déjà . Prions Sainte Helen Ripley pour laisser en paix nos monstres fétiches.
Aliens vs. Predator - Requiem reprend exactement là où finissait le premiet volet, nous rappelant l'imminence d'un nouvel affrontement entre les deux troupeaux de bestioles. Après un premier round sous terre, les voici prêts à en découdre sur le sol américain, dans un bled du Colorado aux airs de carte postale. On imaginait un combat à feu et à sang sur une Terre servant de terrain de jeu, un moment de pure efficacité permettant de se défouler un peu et d'oublier les ravages de la Saint-Sylvestre. On y croit environ quatre minutes, le temps d'une mise en bouche relativement correcte, entrant directement dans le vif du sujet. Avant de déchanter très rapidement : si AVPR est aussi bas de plafond que prévu, il se montre rapidement désespérant de passivité. Spécialistes des effets visuels, les frères Strause semblaient avides de démontrer leur savoir-faire et de s'en donner à coeur joie à l'occasion de leur premier passage derrière la caméra. Il n'en est rien : les scènes d'action sont rares et toujours très courtes. Ce pourrait être un atout si l'efficacité primait, de grands films du genre ayant montré par le passé que la suggestion valait souvent mieux que l'excès. Seulement, les quelques morceaux de bravoure sont assez pauvres et plutôt mal mis en scène. De plus, le duel annoncé dans le titre n'a lieu que dans les cinq dernières minutes du film. Auparavant, il aura fallu supporter une bande de jeunes types inintéressants et paralysés par la peur, le seul personnage un brin téméraire étant une militaire qui voudrait rappeler Ellen Ripley mais qui n'en a pas le charisme. En fait, le film passe soigneusement à côté de toutes les bonnes idées qu'il croise. Situer l'action dans un trou perdu aurait pu être bénéfique à condition d'exploiter le côté redneck crasseux de ses habitants ; acculer les héros dans une armurerie aurait pu donner une dernière demi-heure bourrine et/ou un hommage à Assaut... D'où un film non seulement ennuyeux, mais surtout très rageant par cette propension à désamorcer illico tout point potentiellement positif. À côté du film des frères Strause, l'Alien vs. Predator passerait presque pour un monument. Souhaitons en tout cas que le faible score du film mette fin à cette série de catastrophes...
Encore une déception du côté des aliens contre les prédators. En effet, les scènes se passent toujours dans le noir comme le précédent, et les visages des créatures en pleine lumière seraient beaucoup plus appréciables que des bras, jambes ou que quelques giclées de sang qui volent dans tous les sens. Dommage car la tournure de l'histoire cette fois-ci n'était pas encore trop mal, je parle de l'idée de la fusion entre un alien et un prédator. Mais en terme positif de ce film, il n'y a vraiment pas grand choses a sauver... Enorme flop pour ma part en tout cas...!!!
Fan de Cinéma est enregistré à la C.N.I.L. sous le n° 1143859 - Copyright © 2005-2023 LS Project Tous droits réservés. Scruteweb - community management. Voyance sérieuse .