Titre VO : Alice in Wonderland
Un film de Tim Burton avec Johnny Depp , Matt Lucas , Crispin Glover , Marton Csokas , Tim Pigott-Smith
Genre : fantastique - Durée : 1h49 - Année de production : 2010
Date de sortie cinéma : 24 Mars 2010
Distributeur :
Alice, désormais âgée de 19 ans, retourne dans le monde fantastique qu'elle a découvert quand elle était enfant. Elle y retrouve ses amis le Lapin Blanc, Bonnet Blanc et Blanc Bonnet, le Loir, la Chenille, le Chat du Cheshire et, bien entendu, le Chapelier Fou. Alice s'embarque alors dans une aventure extraordinaire où elle accomplira son destin : mettre fin au règne de terreur de la Reine Rouge.
On l’oublie souvent, on a même du mal à y croire quand on connait l’univers de Tim Burton mais le réalisateur américain avait fait ses premières armes chez Disney, travaillant notamment sur Rox et Rouky. Mais la collaboration entre les créateurs de Mickey et le gothico-dépressif américain n’avait pas duré, l’univers sombre de Burton ne correspondant pas vraiment à l’esprit Disney. C’est donc avec une curiosité non feinte qu’on attendait ces retrouvailles sur un projet ambitieux semblant répondre à la fois aux obsessions du Tim et à la logique Disney : Alice aux pays des Merveilles.
Malheureusement, l’alchimie ne prend jamais, la magie n’est pas au rendez-vous. Cette Alice n’est pas un film de Tim Burton, c’est un film pour enfants tristes qui nous entraine à la suite d’une Alice de 19 ans, presque femme et aux souvenirs d’enfance évaporés. Alice, délurée et joyeuse, se morfond dans la noblesse victorienne étriquée qui ne lui offre comme perspective d’avenir qu’un mariage ennuyeux avec un laid barbon. Lors d’une réception guindée donnée pour ses fiançailles, Alice s’enfuit à la poursuite d’un drôle de lapin (en retard, en retard) et tombe dans un terrier sans fond. La voilà plongée dans un monde étrange auquel elle trouve de curieux airs de déjà -vu. Enfant, elle avait fait de ce monde son Wonderland mais la réalité est plus crue, le pays imaginaire s’appelle Underland. Et cette confusion sur les mots rejaillit sur le film : quand on s’attendait à voir un film débridé et absurde, dérangeant et décalé, on se retrouve avec un produit Disney calibré, marketé, sans âme ni imagination (toutefois, la chenille bleue fume toujours le narguilé, ouf, le politiquement correct a ses limites). On s’ennuie ferme devant les aventures d’Alice d’une linéarité confondante et d’un manque d’enjeux flagrants. Et ce d’autant plus que le monde dans lequel elle évolue est d’une laideur prononcée : couleurs criardes, surcharges de détails qui fait qu’on n’en distingue plus aucun, trucages numériques permanents qui déshumanisent tous les personnages qu’ils soient en images de synthèses ou incarnés par des acteurs de chair et de sang. L’esthétique kitsch et cheap est encore plus marquée que dans Charlie et la Chocolaterie, c’est pour dire !
Certes, on sent poindre ici ou là la patte de Burton, ce qui faisait son originalité et sa singularité au siècle dernier mais les bonnes idées ne sont jamais pleinement exploitées, elles demeurent au stade de concepts amusants ou dérangeants. Même Johnny Depp, cabotinant à outrance est en totale roue libre et fait du Chapelier Fou un Willy Wonka sous ecsta dont les yeux, le visage et même les vêtements reflètent l’humeur du moment. Techniquement, c’est très fort mais, comme l’ensemble du film, cela reste purement anecdotique. Mais le pire est à venir avec une bataille finale bâclée où le spectateur a la fâcheuse impression d’avoir changé de projection sans le savoir et de se retrouver devant le 3eme épisode du Monde de Narnia !
Et que dire de la 3D si ce n’est qu’elle n’est ici qu’un gadget inutile voulu absolument par Disney. Le film n’a d’ailleurs pas été pensé en 3D, la couche de relief ayant été ajoutée en post-production (avec la même technique que pour L’étrange Noel de Monsieur Jack notamment). Attention aux maux de crâne et de cœur, la version 2D est sans doute à privilégier.
De monts et merveilles, point, donc. Du véritable pays des merveilles d’Alice, nous ne verrons rien car ce n’est qu’à la fin du film qu’elle s’apprête à y partir : la jeune femme embarque pour la Chine et c’est bien la première fois en 1h40 qu’on aurait vraiment eu envie de la suivre. Dommage.
Emmanuel Pujol
Â
Excellent film de Burton encore une fois! J'ai adoré plonger dans l'univers d'Alice au Pays des Merveilles, haut en couleurs, psychédélique et magique pour ma part! Avec des acteurs tous bons dans leur rôles, mais bien sûr chapeau bas à Johnny Depp qui est parfait dans ce rôle du Chapelier Fou! Film que j'ai vraiment beaucoup apprécié, à voir! :)
Alice au Pays des Merveilles, revisité par Tim Burton ? Cela avait tout de la bonne idée, parce que l'univers fantasmé de Lewis Carrol a tout pour permettre au sombre cinéaste les délires les plus iconoclastes et une satire des plus virulentes contre la normalité. Les fans du monde entier portaient déjà aux nues le nouveau métrage, envoyant ad patres le classique Disney (au demeurant excellent), alors que dès le titre, un problème pouvait déjà être soulevé : Alice, une héroïne, une fille!! une première donc pour le réalisateur d'Eward aux mains d'argent et Sweeney Todd !! Et en soi, une première menace planant sur le monde de Burton...
Bien sûr, ses films ne sont pas exclusivement masculins, et donnent aux femmes des rôles essentiels (voir Miss Lowett dans le Barbier de Fleet Street ou encore Catwoman dans Batman le Défi), mais le personnage d'Alice est ici sans relief (malgré la 3D !), caricature dans un premier temps d'une jeune fille rebelle prête à être mariée à un lord pas de première fraîcheur (et ce sont encore les roux qui en prennent pour leur grade...), ensuite jeune fille errant de rencontres en rencontres, effacée jusqu'à découvrir la force qui l'habite ( le combat contre le Jabberwocky - rien à voir avec les Monty Python). Alice est peut-être le rôle-titre, Burton ne parvient pas à en faire le personnage principal, à se projeter en elle, laissant Johnny Depp (en mix de toutes ses dernières interprétations décalées) et Helena Bonham-Carter (magnifique Reine Rouge, drôlissime) faire le show pour le meilleur et pour le pire, surtout pour du vent.
Parce qu'il faut bien dire qu'on compte les minutes, presque les secondes (comme le lapin, le nez sur sa montre), l'histoire étant d'une vacuité interpellante : d'une part, les différentes rencontres ne nourrissent pas d'intrigue, d'autre part, la bataille finale arrive comme un cheveu sur la soupe et ne bénéficie d'aucun souffle épique (même Danny Elfman est à la rue...). On pourra toujours se rattraper sur le design du film, très coloré, très chargé, ravissement des yeux qui ne sert à rien, sinon à faire beau donc, sinon à souligner également la mise à distance du monde réel et le monde des 'merveilles', vieille rengaine de Mister Burton depuis maintenant quelques années. Lassant.
La grande question au centre d'Alice : est-ce un film DE Tim Burton ? On vient de le voir, l'univers graphique est connu est reconnaissable (qu'on aime ou pas Charlie et la Chocolaterie et ses couleurs criardes), les motifs récurrents y abondent (l'arbre tordu, les portes informes, le moulin abandonné, le gothique), et les amis (et épouse) sont bien là . Et alors ? et alors : rien. Tous ces gimmicks ne sont que du remplissage, une signature technique qui ne saurait masquer le manque d'inspiration d'un cinéaste enfermé dans son unicité au point de se répéter formellement en circuit fermé. Pourtant, son discours a évolué, fait un volte-face qui déprécie encore plus sa volonté de rester fidèle à une certaine imagerie.
Le final ne laisse planer aucune ambiguïté : gagner sur le rêve, voilà le nouveau credo de Tim Burton. Bouffé par l'univers Disney qu'il avait quitté après avoir travaillé sur Rox et Rouky (et là , Burton EST Alice, qui revient au 'pays' pour y remettre de l'ordre), le metteur en scène d'Ed Wood rentre dans le rang, la queue entre les pattes, obligé (ou volontaire ? c'est là la question...) de filmer Jack Sparrow en habit du carnaval de Dunkerque danser du break-dance... Triste sort pour qui a toujours eu la finesse de défendre habilement la différence et le rêve.
On pensait La Planète des Singes un accident ; voilà un nouveau tête-à -queue dans une filmographie qui souffle désormais le chaud et le glacé de façon de plus en plus récurrente. Tim Burton, un pied dans la tombe ?
N.B. : la 3D ne sert à rien, elle a été plaquée en post-production. Enlevez-vos lunettes de temps à autre, vous y verrez certaines séquences complètes en 2D. J'ai pas prononcé le mot 'arnaque'...
C’est l’un des films les plus attendus de l’année 2010 et forcément un Tim Burton est toujours un événement. Et si le scénario reste très basique, Alice est celle qui doit tuer le dragon de la reine rouge pour remettre sur le trône la reine blanche, c’est l’univers du film qui séduit. D’abord grâce à une galerie de personnages tous marqués par une excentricité débordante : la Reine Rouge hystérique (par Madame Burton alias Helena Bonham Carter) qui règne par la terreur mais de façon amusante tant elle est ridicule par sa façon d’être, de crier à tout moment « qu’on lui coupe la tête ! », et par son physique avec sa tête surdimensionnée, sa sœur, la Reine Blanche campée par Anne Hathaway qui est tout l’inverse avec sa démarche chaloupée, ses mimiques surjouées, ses déplacements gracieux à l’excès, et le chapelier fou alias un Johnny Depp au sommet qui interprète son personnage avec une exubérance et une folie délicieuse. Les décors sont eux magnifiques, et les couleurs acidulées des costumes donnent à l’œuvre un esthétisme rare qui fait un peu penser à Charlie et la Chocolaterie. Les personnages issues de pures animations graphiques comme les jumeaux Tweedle Dee et Tweedle Dum, le chat, les lapins sont attachants et superbement réalisés. Mais au-delà du simple divertissement, le film est un vrai trajet initiatique sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte, suggérant avec poésie que pour y parvenir, un retour à l'enfance et au pouvoir de l'imaginaire sont nécessaires. Petite fausse note cependant avec la 3D qui est ici mal utilisée, elle paraît rajoutée par-dessus l’œuvre. Autant on sentait qu’Avatar avait été pensé pour la 3D, autant dans ce film les effets ne prennent pas et tombent à l’eau, voire perturbent le regard. On sent également que l’imagination et la folie dont fait preuve habituellement Burton ont été bridés par Disney qui n’a pas trop voulu sortir de l’histoire de ce conte à succès. Dommage car on sent qu’il y avait encore mieux à faire. D’un autre côté, on peut aussi estimer qu’il s’agit pour Burton de s’essayer à un nouveau genre de fantastique plus édulcoré et moins sombre qu’à l’accoutumée. L’humour est présent tout au long du film et apporte une fraîcheur à cette adaptation qui se finit sur un ultime show du chapelier fou avec une guiguendélire qui ravira les fans de l’acteur. Au final, ce Alice au Pays des Merveilles reste un divertissement familial et grand public, une œuvre mineure sans doute dans l’immense filmographie de Tim Burton mais de qualité tout de même.
"Alice au Pays des Merveilles", nouveau né signé Burton, une revanche pour ce dernier qui avait fait ses débuts chez Disney. Alors quel résultat nous donne ce réalisateur de génie dans le pays d'Alice ? Apparemment, il a du ranger son côté obscur au placard pour se faire une place sur les genoux de Mickey. Un Burton sans son côté sombre, ce n'est plus si apprécié finalement. Quand on va voir un Burton en général, on apprécierait presque de vider son compte en banque pour une place de cinéma. Ici, il y a dû avoir des limites posées dès le départ, impossibilité totale de partir dans le sombre comme il le fait si bien. A partir de ce moment, c'est certain, on est touché par une pointe d'amertume, après ce temps à espérer un nouveau chef d'oeuvre, on en ressortirai presque déçu. Evidemment, il a respecté l'oeuvre de Lewis Carroll dans son ensemble et a essayé d'apporter une pointe de magie en plus, sa pointe de magie comme il en a le pouvoir. Ce n'est pas un Burton comme on en avait l'habitude de voir jadis, c'est sur, mais mis à part le fait que Disney s'en soit mêlé, essayons d'être objectif, ce n'est pas parce que c'est un Burton et qu'il n'y a pas de scènes ténébreuses que ce film est un navet après tout ! On est d'ailleurs impressioné par la beauté des graphismes, émerveillé par toute cette harmonie de couleurs qui vous couvre les yeux, et l'on redoute par contre un peu moins ce chat de cheschire, qui nous faisait si peur autrefois avec ses dents qui s'alignaient jusqu'aux oreilles. Pour ce qui est du rôle de Depp, le chapelier fou de la Reine Blanche, un rôle fait pour lui ! Je me demandai comment Burton allait pouvoir donner un rôle à son acteur préféré et à sa femme, mais ce fut chose aisé pour lui, un chapelier, et la reine rouge pour sa femme Bonham Carter, et hop, l'histoire est réglée ! Ce qui est drôle, c'est de voir les mimiques de Depp ici encore, le voir courrir, on y reconnaitrait le pirate Jack Sparrow de "Pirates des Caraïbes" de Verbinski ! C'est d'ailleurs tout ce charisme qui fait de lui cet acteur si unique, et si particulierement apprécié ! Pour Bonham Carter, comme d'habitude, impeccable dans son rôle de méchante, elle a très bien su changer sa robe en passant de Miss Lovett dans "Sweeney Todd" à la Reine Rouge sous la direction de son cher mari Tim. Et on voit très bien qu'elle prend du plaisir à crier haut et fort à maintes reprises : "Qu'on lui coupe la tête !" Pour ce qui est d'Alice, la vraie Alice si vous vous posez la question, Mia Wasikowska, elle aussi est irréprochable, jeune et innocente, enfin presque, avec sa tête angélique et son sourire de jeune fille elle en ferait tomber plus d'un. Pas un moment d'ennui, c'est le principal finalement, mais une pointe d'agacement serait peut-être la Reine Blanche, totalement exacerbante avec ses mimiques et ses gestes pleins de volupté, on la claquerait volontier ! Finalement le travail n'est pas si mal, mais pas excellent lorsque le film est signé Burton, mais se pouvait-il que cela se passe autrement ?
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