Titre VO : Afterschool
Un film de Antonio Campos avec Ezra Miller , Jeremy Allen White , Emory Cohen , Michael Stuhlbarg , Lee Wilkof
Genre : drame - Durée : 1h46 - Année de production : 2008
Date de sortie cinéma : 01 Octobre 2008
Distributeur :
Nouveau venu dans un prestigieux pensionnat de la Côte Est, le jeune Robert passe son temps libre à surfer sur Internet, à la recherche d'images violentes ou pornos. Intégrant l'atelier audiovisuel, il filme par hasard la mort tragique par overdose de deux étudiantes...
Pour son premier film, à seulement 24 ans, Antonio Campos fait certes preuve d’une surprenante maturité technique mais il cherche trop systématiquement des cadres originaux et « intelligents ». Il sait en tout cas indéniablement jouer avec les images et les sons, les manipuler habilement, les maquiller trompeusement. Très bien. Mais ça ne suffit pas à faire un film, encore moins un bon film.
Afterschool raconte l’insensibilité et l’incapacité à communiquer de Robert, un adolescent d’une excellente école privée catholique américaine. Le film s’ouvre sur une sélection de vidéos Internet très différentes (gags, porno, la pendaison de Saddam Hussain) que Robert regarde sur son PC. Fasciné par ses images, incapable de distinguer la fiction du réel, il va assister à la mort par overdose de deux jumelles, élèves du lycée, sans savoir réagir, sans vouloir réagir. Ses conversations avec le psy de l’école à la déontologie douteuse ne vont pas l’aider à se délivrer de ses démons. Pas plus que l’hommage vidéo qu’il est censé monter en mémoire des deux jumelles. Le tout sur fond de rivalité amoureuse, son roomate et lui étant amoureux de la même fille.
Afterschool souffre en fait de deux défauts rédhibitoires. Le premier, la prétention du scénario car le film se fait très moralisateur et donneur de leçons, la jeunesse américain se perdrait dans cette profusion d’images glanées librement sur Internet sans mode d’emploi, sans guide pour les comprendre. C’est sans doute vrai, il y a des moyens plus fins de le faire qu’avec un tel pensum rempli de préjugés moraux. Le second est son exécrable direction d’acteurs. Ezra Miller (qui joue le rôle principal) en est la parfaite illustration : il est impossible de le supporter pendant tout le film. Mutique, inexpressif, mou, il empêche le spectateur de chercher à comprendre sa personnalité, sa détresse, son mal-être. Le reste du casting s’en tire à peine mieux, c’est tellement rare qu’il faut le souligner.Reste à espérer que le jury ne sera pas séduit par cette imposture, peut être brillante sur la forme mais profondément déplaisante et malhonnête sur le fond.
Emmanuel Pujol
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