Titre VO : Across the Universe
Un film avec Jim Sturgess , Joe Anderson , Martin Luther (II) , James Urbaniak , Eddie Izzard
Genre : musical - Durée : 2h14 - Année de production : 2007
Date de sortie cinéma : 28 Novembre 2007
Distributeur :
Une histoire d'amour qui se déroule au milieu des années 60 et des manifestations anti-guerre, de la lutte pour la liberté d'expression et les droits civiques, l'exploration des esprits et le rock'n roll. Le film nous fait voyager des Universités du Massachussetts et de l'Ohio, aux émeutes de Détroit et aux champs de batailles du Vietnam, en passant par les docks de Liverpool.
Une belle relecture des chansons des Beatles, avec lesquelles la réalisatrice mêle son imagination débridée, et qui nous donne à voir de stupéfiantes séquences au pouvoir émotionnel immense. On assiste ainsi à un improbable mariage de Hair (pour la période hippie contestataire anti-guerre du Vietnam et les séquences chorégraphiées) avec The Wall (pour le punch et le délire de certaines scènes). Les Beatles, démodés ? Que nenni ! La puissance de leurs mélodies est ici encore prouvée, même si on peut tiquer sur les deux ou trois arrangements hasardeux du film. Mais celui-ci a ce que certains films musicaux n’ont pas : une démarche enthousiaste impliquant une implication artistique. Alors au placard le gentillet Hairspray (Adam Shankman, 2007), ringardisées les insipides commerciales Dreamgirls (Bill Condon, 2007) ! Julie Taymor nous épate par sa mise en scène et nous émeut avec une brochette de jeunes talents. Et puis un film que l’on quitte avec All he need is love dans la tête, peut-il être foncièrement mauvais ?
Pas sûr que les Beatles sortent grandis de ce Across the Universe mal fagoté : le premier talon d'Achille du fourre-tout de Julie Taymor réside dans l'orchestration des chansons, fortement enrichies en glucose, jusqu'à l'overdose de sucre. La preuve que John, Paul et les autres n'étaient pas que de brillants compositeurs, mais aussi des types capables de transformer leurs ballades souvent pop en des chansons épaisses et digestes. Ici, la côté simpliste de certaines paroles ressort, au détriment de la grâce des morceaux. C'est déjà un très mauvais point. Il faut dire que l'interprétation n'aide pas : Jim Sturgess est une sorte d'incommensurable endive, multipliant les regards de cocker pour faire le lover façon Jon Bon Jovi. Pouah. Spécialiste des mélanges hétéroclites, Julie Taymor ne manque pas de toupet. Son film est une mixture d'influences diverses, ce qui donne lieu à des moments délicieusement surréalistes mais qui ne parvient pas toujours à éviter le ridicule. L'angélisme total de l'histoire et le côte prévisible des rebondissements rendent l'ensemble un peu risible. À tel point que les numéros musicaux, aussi moyens soient-ils, apparaissent comme des portes de sortie pour le moins salvatrices. D'autant que quelques numéros musicaux possèdent tout de même un charme indéniable : parmi eux, un Come together délirant avec Joe Cocker en guest star. Pour le reste, on trouve le temps bien long devant cette comédie musicale ambitieuse mais un peu foireuse, qui ne dépasse que trop rarement son étrange statut de teen movie pour vieux. Et les yeux d'Evan Rachel Wood n'y changeront rien.
Quand je disais que 2007 fut une année navrante au niveau des comédies musicales, c'était avant d'avoir découvert cette petite perle qu'est Across the Universe. Il s'agit d'une méga-compilation des Beatles mise en image avec un talent et une ingéniosité folle. D'ailleurs, la richesse visuelle est parfois fatigante tant elle zqt composite et colorée. Mais la vraie grosse bonne idée de Julie Taymor tient à mon sens dans les magnifiques réarrangements des chansons et dans leur interprétation parfaitement maitrisée (il faut d'ailleurs saluer au passage l'étourdissante prestation du jeune comédien/chanteur Jim Sturgess). Pour moi qui n'apprécie les Beatles qu'en fond sonore lointain et avec parcimonie, j'ai vraiment apprécié l'ensemble des titres agréablement revisités et plein de clins d'oeil. Comme souvent dans les bonnes comédies musicales, le scénario est assez simple, voire naïf, mais il sert ici admirablement un ensemble remarquable en tous points.
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