Titre VO : A History of Violence
Un film de David Cronenberg avec Viggo Mortensen , Ed Harris , William Hurt , Ashton Holmes , Greg Bryk
Genre : thriller - Durée : 1h35 - Année de production : 2005
Date de sortie cinéma : 02 Novembre 2005
Distributeur :
Tom McKenna, un père de famille à la vie paisiblement tranquille, abat dans un réflexe de légitime défense son agresseur dans un restaurant. Il devient alors un personnage médiatique, dont l'existence est dorénavant connue du grand public...
Cronenberg délaissant sa thématique de la nouvelle chair, des mutations psychosomatiques ou génétiques, au profit d'une forme plus consensuelle, plus grand public, ça pouvait effrayer les fans du réalisateur de La Mouche et Videodrome. Mais c'était mal connaître le gaillard qui au lieu de proposer un attendrissement hollywoodien de ce qui a fait le succès (toutefois pas encore véritablement reconnu) de ses oeuvres de série B, prolonge ses obsessions, les renouvelle et nous met une claque dans la gueule sans qu'on l'ait vu venir.
History of violence commence comme n'importe quelle bouse pour toute la famille, nous décrit justement une famille représentante typique de l'american way of life, pépèrement installée dans le fin fond de l'Amérique. S'il n'y avait pas ce préambule anodin de prime abord sur deux psychopathes à la lame facile, on aurait presque envie de sortir. Mais non. Même quand l'héroïsme de Tom se voit renforcé par une musique tout droit sorti d'un film de super-héros. On nage en plein américanisme comme on aime le détester ailleurs.
Et puis, de temps à autre, d'une manière toute simple et en même temps toute brutale, Cronenberg nous convie à des formes de violence inconnues ou du moins étonnantes : la première scène de sexe, particulièrement crue, et qui installe un malaise qu'on ne sait identifier (peut-être jamais aucune scène de cul, sans cul véritable, n'a été aussi dérangeante). Le processus recommence dans la lutte sexuelle dans l'escalier, expression d'une passion dévorante enveloppé d'une rancoeur sans nom entre les amants. Nouvelle forme de violence qui ne dit pas son nom.
Et puis il y a le coeur du film, le changement d'identité, le reniement d'une autre violence, celle-là plus reconnaissable, plus lisible par tous, cele du sang. Elle est partout dans le film, et dans chaque personnage pourrait-on dire, qui gangrène peu à peu le cocon familial. Ou serait-il plus juste de dire qu'elle y était déjà avant, enfouie derrière un masque social ? Toujours est-il que cette contamination finit par isoler Tom, le rejeter de cette petite maison dans la prairie, obligé par un jeu spéculaire d'aller tuer son frère comme pour éliminer le tueur qu'il était - et qu'il semble être encore. Entre ces frères (toujours la famille), rien de commun, sinon le goût du sang.
A Film complexe (moi-même sur cette critique, je galère pour organiser mes impressions, et ce compte-rendu est unee infime partie de ce qu'on peut ressentir et comprendre à la vision d'History of violence), forme sobre. Et pourtant, Cronenberg se dépasse en matière de mise en scène : le plan-séquence initial, l'intégration de plans gore judicieuse et surprenante, et la séquence finale, le retour de Tom au foyer, sans parole, tout en gestes et regards, d'une intensité folle. Cronenberg vient de mettre les USA face à leurs dérives, face à la négation de leur passé, face à un retour du refoulé qui vient leur péter au visage. On aimerait pas être à leur place.
N.B. : J'ai pas parlé du casting, il est tout simplement irréprochable, la preuve que maître Cro est un putain de directeur d'acteurs.
Un film qui mérite son titre, de la violence, et de la violence, mais une histoire qui tient à coeur ainsi qu'une bonne intrigue.
C'est un bon film, on est pris dans l'histoire jusqu'à la fin, on se demande vraiment si les mafioso disent vrai où non. C'est un bon moment cinéma.
Attention les yeux. David Cronenberg a réussi un tour de force tout bonnement hallucinant : livrer un film d'une bizarrerie tout cronenbergienne en délaissant sa fascination des mutations de trucs gluants. À travers cette histoire simple, si ténue et pourtant si complexe, le Canadien explore encore un peu plus sa fascination pour les métamorphoses en tous genres. Mais ici, pas d'homme-mouche ou d'homme-télévision. Nan, rien d'aussi dégueu. Juste un brave commerçant contraint de se transformer en tueur pour sauver sa peau et celle de sa famille. À la faveur d'un scénario brillant qui propose derrière une devanture toute hollywoodienne une réflexion passionnante sur la violence, son pourquoi et son comment, Cronenberg donne libre cours à ses envies de réalisation, qui donnent au film un aspect vraiment jubilatoire (en témoigne le plan-séquence d'ouverture, le plus beau de l'année). Et se révèle être l'un des meilleurs directeurs d'acteurs que la Terre ait porté. Derrière Viggo Mortensen, sans cesse au bord de la rupture, impossible de ne pas citer Maria Bello (dont les scènes de sexe sont les plus violemment belles et émouvantes qu'on ait vu depuis que le monde est monde), l'imperturbable Ed Harris, et surtout l'inattendu William Hurt, prodigieusement inquiétant, et dont on se demande toujours, des mois après avoir vu le film, s'il vaut mieux rire ou pleurer des scènes où il est présent. Concis, sobre, bien construit, «A History Of Violence» laisse pantois, les jambes flagellantes. L'un des gros coups de poing dans la gueule de l'année 2005.
À mon avis, un film désappointant et très simpliste dans son déroulement, son scénario, et sans bande sonore efficace! Il s'agit d'une simple histoire de vengeance avec un gars au passé mystérieux qu'un acte de self-défense (plutôt violent, mais héroique) remet sur la sellette. C'est prometteur au début, mais devient assez vite banal. Il a même fallu enlaidir les personnages de Ed Harris (une cicatrice à un oeil) et William Hurt afin de donner un peu plus d'impact visuel à ce film. Je ne conseille pas ce film à tout le monde mais aux gens qui aimes les longs métrages longs.
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