Titre VO : 3 Zéros
Un film de Fabien Onteniente avec Lorant Deutsch , Samuel Le Bihan , Gérard Lanvin , Gérard Darmon , Wladimir Yordanoff
Genre : comédie - Durée : 1h37 - Année de production : 2001
Date de sortie cinéma : 24 Avril 2002
Distributeur :
En prison, Manu, que le succès a bien évité, déniche Tibor, un dieu du ballon rond. A leur sortie, le marché est conclu : Tibor deviendra le plus grand joueur du monde, et Manu sera son agent exclusif. Une fois Monsieur Colona, une ancienne légende, remis sur les rails, le monde du business-footballisque n'a plus qu'à bien se tenir...
Le cinéma français connaît ponctuellement de rares chefs-d'oeuvre qui lui redonnent ses lettres de noblesse trop souvent souillées par de piteuses productions opportunistes. Les années soixante auront été marquées, par exemple, par Le Cercle Rouge, les seventies par Le Vieux Fusil, les 80 par Le Dernier Métro, les 90 par Cyrano de Bergerac, et cette première décennie du XXIe siècle par un film qui dépasse son statut basique de comédie par la grâce d'une sensibilité et d'une intelligence rares : il s'agit de Trois Zéro.
Fabien Onteniente, réalisateur de génie responsable de quelques-unes des plus grandes réussites comiques de ces dernières années - People Jet Set 2, Disco -, pénètre le milieu du football pour en dresser un constat sarcastique, caustique, et sans concession : transferts douteux, magouilles, manipulations qui n'ont rien à envier à celles politico-politiciennes. Derrière l'hilarité de situations tordantes se cache un discours complexe et profond particulièrement juste sur un monde bien trop méconnu du grand public où l'inhumanité n'a d'égale que l'usurpation du sens des valeurs. Pour faire une comparaison qui n'aura rien d'hâtive, Trois Zéro est au football français ce que Sicko est au système de santé américain. Autrement dit, un coup de pied dans la fourmilière, une bombe qui n'a pas fini de faire des dégâts.
Bien sûr, Trois Zéro est en premier lieu une comédie, et de ce côté-là , Onteniente ne rate pas sa cible : faire rire en continu - sans oublier de nous faire réfléchir. Sur un rythme soutenu, alerte, sans temps morts, le cinéaste consciencieux dépose dans les oreilles du spectateur des dialogues et répliques ciselés par un orfèvre (c'est simple, comme pour les plus grands films, on se répète inlassablement après séance les perles entendues), et offre des images d'une étourdissante justesse, via une mise en scène dont la simplicité ne saurait masquer le souci de perfection. Plus encore, jamais des séquences de sport n'auront été aussi impressionnantes que dans Trois Zéro, et ce n'est pas pour rien que le Parc des Princes et sa glorieuse équipe ont été choisis.
Côté casting, les acteurs s'en donnent à coeur joie pour faire vivre des personnages hauts en couleur, déjouant comme rarement le piège de la caricature. Lanvin et Darmon se livrent une guerre à distance hilarante, tandis que Lorant Deutsch, Isabelle Nanty, Axelle Lafont, Ticky Holgado et Robet Castel s'emploient avec une énergie communicative. Mais l'exploit du film, au-delà de la charge, réside dans le jeu 'actor studio' du sous-estimé Samuel LeBihan : de presque tous les plans, l'acteur bouffe la caméra et met à distance les pourtant expérimentés Darmon et Lanvin. Son potentiel comique et la justesse de son interprétation rappelle les plus grandes heures de Charles Chaplin, capables de faire passer le public du rire aux larmes en l'espace de quelques secondes. LeBihan est le poumon du film, sa raison d'exister ; il en fait un classique instantané à étudier dans toutes les écoles.
Alors pourquoi, étant donné ces multiples qualités, cette prestance de tous les instants, Trois Zéro semble-t-il ignoré à la fois par la profession et par le public ? Pourquoi n'a-t-il pas reçu ne serait-ce qu'une nomination aux Césars alors qu'il les méritait amplement ? Parce que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, et qu'en s'attaquant à l'institution du football, Onteniente et son équipe ont déterré un lièvre qu'il fallait à tout prix enterrer. Et à cause de cette liberté de ton et de parole, la qualité intrinsèque de Trois Zéro s'est vue réduite à néant, rejoignant dans le coeur des vrais cinéphiles la longue liste des films maudits à ne JAMAIS oublier...
un film satirique sur le foot moi j'en redemande ils sont tous bon dans ce film et que s'est bon de revoir lanvin dans un film
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